Blog audiophile melomane et bricoleur hi-fi DIY mars 2009, PC portable audiophile, HTPC PC media center Windows XP/Vista, astuces, home made hifi

Le cocooning, le vrai!

On appelle "cocooning" l'attitude consistant à se trouver si bien chez soi qu'on n'est guère poussé à en sortir excepté pour les nécessités vitales. On pourrait étendre le terme à la Hi-Fi, autant au sens propre qu'au sens figuré. Car depuis qu'elle cocoone (au sens réel), ma chaine Hi-Fi, ne m'a jamais autant donné envie de me caller dans un fauteuil, le casque sur les oreilles.

Une bidouille audiophile à moins de 6 euros!

On aura compris qu'il s'agit ici de ma chaine Hi-Fi dédiée à la seule écoute au casque. Cette chaine est mon étalon, mon diapason, mon banc d'essai, qui outre le plaisir musical, me permet de tester toutes mes bidouilles et de les valider avant leur mise en oeuvre sur la chaine Hi-Fi de salon. La chaine s'articule en l'occurrence autour d'une part d'un casque électrostatique Stax Lambda de première génération (environ 35 ans, le bel âge) travaillant sur transfos autonomes et sans la moindre alimentation secteur ni le moindre ampli haute tension et d'autre part elle utilise deux sources musicales au choix, soit le lecteur CD-SACD Phi Audiophile, soit le PC audiophile Ramtek V en lecture SARD. Ce casque Stax Lambda "vintage" est hélas encore une merveille en audio qui n'est plus fabriqué tel quel!
L'idée de ces cocons très particuliers m'est venue après le succès de la Salamandre (cliquez). Je cherchais une fibre naturelle pouvant en remplacer les très fins brins de polyamide électrostatiquement très réactifs. J'ai trouvé cette fibre naturelle, abondante, très peu chère (5,95€), et performante en audio au delà de mes espérances. Cela m'avait permis dans un premier temps de créer le Caducée (cliquez).

Un cocon protecteur de la musique

La même fibre naturelle s'est révélée très performante sous une autre forme, le cocon, pour dissiper, absorber (?), en tous cas euphoniser les rayonnements électromagnétiques, champs et MDI autour d'appareils qui pourraient paraitre anodins en Hi-Fi classique mais importants en lecture SARD: alimentation externe à découpage de PC portable, régulateur externe 5V, superterre magnétique, carte son externe, câbles divers...

Le rendu sonore est appaisé, les timbres des voix sont plus charnus, l'acoustique de salle est plus naturelle et plus perceptible, l'assise grave est plus propre et plus présente... et tout ceci est bien sûr très facilement dissimulable (WAF oblige).

Naturellement la mise à jour téléchargeable sera intitulée 86-cocoon.htm (cliquez)

16/03/2009 A.A.
Ecouter au casque, avec plaisir et pendant longtemps

Des enceintes d'oreilles

Est-il bien pertinent de vouloir comparer deux types d'écoute de la musique en Hi-Fi, l'une faite avec des enceintes acoustique, l'autre faite au casque stéréo? Peut-on dire dans l'absolu que l'une est supérieure à l'autre? Non, elles sont trop différentes sur le plan psychoacoustique et si l'écoute classique sur une paire de haut-parleurs est appréciée par tous, l'écoute au casque, par contre, ne convient pas à tout le monde. Certains sont allergiques à ce type d'écoute, et y sont carrément réfractaires.

Le pour

Qu'est-ce qui plaide en faveur du casque ?
- On peut écouter sans gêner les autres, dans son coin, le soir, la nuit...
- On peut profiter à prix raisonnable d'une qualité musicale impossible à obtenir d'une chaine de salon sauf à y mettre des sommes très supérieures et à faire un important travail de traitement acoustique sur la pièce d'écoute.
- On entend mieux, on entend tout. La faible distance qui sépare la membrane du casque des tympans permet de saisir beaucoup plus d'informations fines, de nuances que lorsqu'on écoute des enceintes placées à 3 ou 4m.

Le contre

Les détracteurs de l'écoute au casque ont aussi de solides arguments:
- Le son se forme dans la tête. Au plan musical l'aberration de l'écoute au casque produit une image sonore virtuelle intra-cranienne (sauf quelques rares modèles de casques). Certains mélomanes, déroutés, détestent ce type d'écoute. Ce rejet intervient souvent après une écoute faite dans de mauvaises conditons. Ce peut être un mauvais casque et/ou un manque d'apprentissage. Le cerveau intègre parfois ce mode inhabituel de perception sonore seulement après une accoutumance, un rodage qui peut demander plusieures heures.
- Une perspective faussée. La perception des dimensions de l'espace sonore virtuel sont moindres, ou au contraire exagérées ou carrément absentes sur certaines prises de son mixées pour une écoute sur enceintes.
- Le ressenti est plus faible. L'impact musical, surtout à cause des sons graves, est fortement réduit de par l'absence de réception des ondes sonores par le corps tout entier. Car on n'entend pas qu'avec les oreilles!
- la fatigue auditive est fréquente. L'écoute au casque devient vite fatigante avec les casques ayant une courbe de réponse (trop) irrégulière.
- C'est une écoute égoïste, très chirurgicale, qui se conçoit en usage professionnel mais pas en écoute domestique de loisir.

Au plan médical

L'écoute au casque peut s'avérer dangereuse, et plus qu'avec des enceintes acoustiques! Cela dépend bien sûr du niveau sonore. Le casque, du fait d'une très faible distorsion, peut favoriser l'écoute à trop fort niveau et trop longtemps. Le risque dépend aussi du type de musique écoutée. A volume sonore égal, la musique électronique peut faire de plus gros dégâts puisqu'elle peut atteindre des fréquences avec des volumes sonores dont sont incapables les instruments "naturels". En outre, une musique pratiquement dénuée de dynamique, très compressée et avec un volume soutenu en permanence présente plus de risques que l'écoute, par exemple, de la musique de chambre.

Le casque c'est plutôt pour les gourmets

La modération est donc de rigueur pour l'écoute au casque, sous peine de surdité accélérée, de troubles auditifs, d'acouphènes et autres misères. L'écoute de la musique au casque appelle à la dégustation plus qu'à la goinfrerie! L'oreille à d'énormes capacités d'adaptation, mais pas longtermps. Il lui faut impérativement des périodes régulières de repos pour récupérer tout son potentiel, se régénérer.

Quelques liens, sources et références:
- erenumerique.fr : les_casques_audiophiles_le_meilleur_du_son
- La thèse de Toni Hirvonen (avec d'intéressants tests)
. lesoreilles.com : prenez soin de votre capital audition
- headwize.com : hearing art
- www.onheadphones.com (site spécialisé sur les casques)

Les avantages sans les inconvénients

- Ne plus avoir la désagréable sensation de son dans le crâne est possible. C'est une question de psychoacoustique qui peut se gérer artificiellement (principe du traitement CMSS-3D de la carte son X-Fi) ou naturellement, par euphonisation du système (solution que je préfère !)
- L'impact et le ressenti sont aussi un faux problème. C'est aussi une question de psychoacoustique. Si on parvient à oublier qu'on écoute au casque, si le cerveau croit à ce qu'il entend et "voit" les artistes... c'est gagné et la notion d'impact (sauf Disco, Techno ou Hard Rock...) ne joue presque plus... en tous cas ne constitue plus un manque.
- Enfin si on a "oublié" le casque, alors l'écoute n'est jamais ni fatigante ni pénible, au même titre qu'on "oublie" au cinéma un fauteuil incorfortable si le film est bon.

Une écoute trop séparée des deux oreilles

Lors de l'écoute sur enceintes, chaque oreille perçoit le son des deux sources (G et D). Alors qu'avec un casque, les sources sont parfaitement séparées. Ce n'est pas naturel et le cerveau peine à interpréter la géométrie du paysage sonore qui lui est transmis de cette façon. Seuls quelques casques ouverts et à larges membranes apportent un semblant de solution. Les écouteurs, de type ouvert, sont disposés éloignés de la tête ou en biais de façon à ce que chaque oreille entende un peu du message de l'autre (casques Stax, Ergo, AKG K1000...).

Des CD faits d'abord pour les enceintes

En théorie, il faudrait faire la prise de son puis mixer la musique selon le type d'écoute envisagée (casque ou enceintes). La tête artificielle avec deux micros placés dans les oreilles inventée par André Charlin en 1954 (en fait un simple coussin au départ) représente l'idéal théorique pour l'écoute au casque. En pratique, les prises de son sont quasi toujours multi-micros et le mixage final est le plus souvent orienté "enceintes". Qu'on se rassurre, une prise de son réussie écoutée sur enceintes est toujours une belle prise de son écoutée au casque (hélas l'inverse est aussi vrai).

Casque ouvert ou fermé?

Hormis pour un usage professionnel, on choisira de préférence des casques ouverts ou semi-ouverts, sachant cependant qu'ils isolent peu ou pas du milieu ambiant. Le niveau de grave d'un casque ouvert est souvent moindre que celui d'un casque fermé (encore que) , mais souvent plus propre et mieux timbré, plus différencié. La première chose est donc d'utiliser un casque ouvert dans un milieu sonore silencieux. Il ne faut surtout pas devoir monter le volume pour couvrir le bruit ambiant.

Question confort

Toujours préférer les casques qui entourent complètement l'oreille (circum-aural) par rapport à ceux qui s'écrasent sur les pavillons de l'oreille. La question du poids est secondaire si le casque répartit bien la pression de l'arceau sur le crâne.

Pas de prise casque

Les préampli-amplis de qualité ont pratiquement tous supprimé la prise casque. Ce n'est pas une grosse perte car la plupart du temps sa qualité était très médiocre, avec un circuit intégré de pacotille comme ampli et l'obligation d'insérer des jacks et des contacteurs qui dégradent le son .
Même réflexion pour les prises casque sur les lecteurs CD de salon.
Cela oblige donc à faire l'achat d'un ampli casque, de deux câbles de modulation et bien sûr du casque lui-même. C'est là que ça coince souvent financièrement.
En hi-fi dès qu'on cherche un bon ampli casque on est surpris des prix qu'ils peuvent atteindre! De 300€ à plus de 1000€, le prix d'un "vrai" ampli de puissance. Exemple de test d'ampli casque: le Graham Seel
Accessoire peu demandé, l'ampli casque n'est recherché que par des audiophiles et c'est le cas de le dire, "on les fait casquer" .

Un choix dramatique

Souvent on n'a pas de quoi s'offrir un bon casque si on achète un bon ampli casque. Du coup, dépité, on n'achète ni l'un ni l'autre.
J'ai peut-être une solution pour ces pauvres mélomanes frustrés. Plutôt que d'acheter du matériel audiophile mais de fabrication confidentielle, fait en petite série donc cher, il vaut mieux se tourner vers les matériels à usage professionnel. Grosses séries, robustesse, fiabilité sont de mise et avec un prix en chute libre! Si on économise d'un côté on peut s'offrir le top de l'autre.

Mes choix personnels

Personnellement au fil des ans j'ai utilisé et utilise encore plusieurs casques, Sony (MDR E282), Philips (SBC HP1000, SHE 9700), Sennheiser (HD600) et Stax (Lambda). Mon vieux casque électrostatique Stax Lambda alimenté par transfos et très bidouillé par moi, reste ma référence mais n'est plus disponible (comptez hélas 2000€ en 2009 pour un Stax SRS-4040 Signature avec son ampli à tubes).
Je vais donc vous donner mes autres choix personnels dans ce qui est encore à la fois disponible et très accessible en prix.

Un ampli bon et pas cher: SAMSON S-AMP

Mini ampli casque 4 canaux ultra-compact:

- 4 sorties casque format jack stéréo 6.35 mm,
- Contrôle de volume individuel par casque,
- Sortie format jack stéréo 6.35 mm,
- adaptateur secteur 18V fourni.
prix +/- 55€ Notice technique .pdf ici
Prévu pour alimenter 4 casques, l'alimentation est surdimensionnée si on écoute avec un seul casque, ce qui est une excellente chose.

En pratique

Prévoir pour le S-AMP un adaptateur jack stéréo 6.35 mâle / 2 RCA femelles
Les bidouilleurs pourront brancher la petite alim 18V à découpage sur un filtre secteur 6A quartzé (voir alim. et superterre magnétique dans mes fichiers).
Les audiophiles exigeants pourront la brancher sur un transfo symétriseur 300VA filtré.
Les audiophiles très exigeants pourront améliorer le S-AMP sur le modèle de mes adaptations de l'E-MU0202 (blindages cuivre, masses, couronne de condos Blackgate ou Silmic II, filtres, alim. continue...)

Indispensables, choisir de bons cordons de modulation

Soit on branche les 2 cordons de modulation du lecteur CD sur l'entrée en façade du S-amp. Cela nécessite de les débrancher du préampli/ampli, contraignant, certes, mais musicalement c'est la meilleure solution.
Soit on raccorde le S-amp à la sortie line du préampli, en laissant le lecteur CD par 2 autres cordons de bonne qualité. Aucun branchement à faire chaque fois, mais le préampli doit rester allumé et on fait faire au son un circuit long et inutile par le préampli, outre les pertes de deux câbles modulation supplémentaires.
Pour le choix des câbles, mes hypercâbles multibrins type Litz en différents diamètres sont souhaitables du fait de leur quasi totale transparence (voir mes fichiers)

Un très bon casque, cher mais pas trop.

Casque ouvert HD 600 Sennheiser,
neuf autour de 200€ (en cherchant bien)

La fiche produit Sennheiser
Le test Sennheiser HD 600 headphones sur Stereophile.com
The Big Headphone Review

Le test complet du HD600 (cliquez) par audioholics.com
Courbe de réponse du HD600 mesurée par audioholics.com

A comparer avec la courbe de réponse ci-dessous du casque Philips SBC HP1000 (nettement moins cher):
courbe de reponse sbc hp1000

Des écouteurs intra-auriculaires bons et pas chers

Plus discrets, offrant encore un autre type d'écoute, les écouteurs qui s'insèrent dans le conduit auditif peuvent offrir une solution de qualité et à petit prix. En casques intra auriculaires, ou oreillettes, les écouteurs Philips SHE 9700 ont ma préférence...

et pour moins de 40€ c'est la solution du pauvre, sans que ce soit pour autant un pauvre son, bien au contraire! (avis consos 85/100)
Astuce! Elle consiste en l'ajout d'un petit sur-casque antibruit qui va parfaire la courbe de réponse, donner de l'assise au grave et isoler du bruit ambiant ( voir mes fichiers).

Economiser l'achat d'un ampli casque

Les audiophiles qui se sont concoctés un Ramtek V, avec une carte son externe E-MU 0202 n'ont que le casque HD 600 Sennheiser ou le Philips SHE 9700 à acheter, lequel se branche directement sur la prise casque (ampli classe A, haute qualité, avec bouton volume) située en façade de E-MU 0202.

Préserver la musique, c'est aussi préserver ses oreilles

Plus une chaine (sur casque ou sur enceintes) est de haute qualité et bien réglée et moins on a besoin de monter le niveau sonore pour en profiter pleinement. C'est même un excellent indice de l'euphonisation réussie d'un système Hi-Fi. Avant euphonisation, si on écoutait avec le potentiomètre tourné à mi-course, souvent après euphonisation, le potentiomètre reste au tiers, voire moins! Et pourtant avec ce niveau théoriquement réduit on a des sensations de puissance, d'attaques, de pêche, de vie énormément accrues... La musique y gagne, les oreilles aussi.
D'ailleurs, même avec un niveau sonore non excessif, au casque, il convient de faire des pauses toutes les 30 ou 40 minutes. Se donner ainsi des entractes de 10 minutes constitue un temps de repos salutaire qui permet aux oreilles de "récupérer"... et si vous limitez vos concerts à 2 heures par semaine, vous pourrez déguster vos enceintes et votre casque jusqu'à un âge avancé, croyez-moi.

Quelle barbe cet article !

Voilà, ce dossier était un peu long et j'espère que je n'ai été trop barbant. Sinon, pour me faire pardonner, je vous propose de vous faire raser gratis avec cette amusante démo à écouter impérativement au casque: "The Virtual Barber Shop"
Mettez votre casque et fermez les yeux... Bien dégagé autour des oreilles SVP!

06/03/2009 A.A.
Apprendre à écouter

Tous sauf les sourds

En général, tout le monde entend, mais combien dans le lot savent écouter. Je ne parle pas d'écoute faisant appel à une quelconque connaissance musicale, au solfège ni même de la musique mais simplement de la faculté potentielle de tout-un-chacun d'extraire un maximum d'informations des signaux sonores qu'il perçoit. L'indien dans sa forêt en Amazonie sait entendre et interpréter des choses là où l'occidental percevra un brouhaha de bruits indifférenciés. Le mélomane audiophile, c'est un peu l'indien dans l'univers de la musique hi-fi.

Le premier atout du mélomane audiophile n'est pas de posséder l'oreille absolue, ni d'être capable d'entendre les ultra-sons. Son principal atout est qu'il sait écouter. Il a appris avec le temps comment de concentrer sur tel ou tel aspect du rendu sonore. Il a aussi appris à utiliser sa mémoire auditive dans ce qu'elle a de plus musicale, de plus émotionnelle, au delà de la simple similitude sonore immédiate.

Les limites du test ABX

Je m'explique. Les rationalistes en matière audio ne jurent que par le test ABX. Seul test objectif selon eux pour mesurer l'existence réelle ou non d'une différence entre deux signaux sonores. Je conviens que c'est un test efficace... oh oui, pour voir une poutre dans l'un si dans l'autre c'est une paille. J'exagère à peine le trait. Ce test oublie la musique et ce qu'elle véhicule, l'émotion. Il est d'ailleurs conçu pour cela, éliminer le contenu musical. Il se conçoit parfaitement pour comparer 1000Hz avec 1005hz... mesurer le seuil d'auditon d'une population donnée à tel signal sinusoïdal et moi, en tant que mélomane, je n'ai pas grand chose à retirer d'un tel test.

Le match "Quad contre un fil"

Jadis sur mon magnétophone Tandberg TD20A j'avais le test avant-après enregistrement... Magnétophone bien réglé, en fonction de la bande, si j'enregistrais à partir d'un disque 33T cela paraissait strictement identique en comparaison quasi immédiate. A l'écoute ensuite de la bande magnétique on ressentait pourtant un manque, indéfinissable, léger, infime, mais un manque.
A la même époque le réputé Peter J. Walker (1916–2003) créateur de la marque Quad proposait au salon du son à Paris (le home cinéma n'existait pas encore) le match "Quad contre un fil".
Plus sophistiqué que le test ABX basique, le test Quad permettait une écoute avec un bouton à 100 positions aléatoires, seule la position "un" repérait la source directe, les 99 autres étant soit directes (par le seul fil) soit transitant par toute l'amplification Quad. Niveaux sonores tous parfaitement égalisés, bien sûr. Il fallait dire lesquelles des écoutes étaient faites sur le fil direct.
De nombreux disques 33T furent passés lors du salon. Chaque auditeur prenait le temps qu'il voulait, revenait sur une position, puis à la position "un" de référence, et au fur et à mesure cochait sur une fiche. En position 33 c'est direct, en 42 c'est la chaine Quad etc.
En fin de salon après avoir dépouillé toutes les fiches remplies par des auditeurs, public tout venant, les statistiques montrèrent que environ seulement 5% des auditeurs entendirent plusieurs fois une différence avec une exactitude allant au delà de la simple probabilité dûe au hasard, et seuls un infime pourcentage d'auditeurs firent le bon diagnostic à tous les coups sans aucune erreur.
Peter J. Walker entendait prouver ainsi que sa chaine Quad était totalement neutre, 100% respectueuse de ce qu'on lui donnait à amplifier.
Cela tendait à prouver aussi une chose, c'est que 95% des gens ne savent pas écouter!

Pour l'anecdote il s'agissait sur ce salon de la chaine Quad 405 qui succédait à l'ensemble Quad 33 + Quad 303, ensemble que j'ai possédé pendant des années et que je trouvais même plus musical que la chaine 405 (le 405 fut ensuite longtemps l'ampli étalon de nombreux studios d'enregistrement, marié aux panneaux Quad ESL63 pour les plus exigeants!).

La musique, c'est du temps.

La musique n'existe pas dans l'instantané. Elle s'inscrit dans le temps, dans la durée. C'est aussi pour l'auditeur le résultat d'un parcours personnel et d'une éducation musicale construite avec les ans. La musique c'est de l'émotion ressentie lors de l'audition et aussi des émotions musicales ressenties dans le passé. C'est en partie le souvenir de l'émotion ressentie antérieurement qui construit le présent. Même une musique que l'on découvre pour la première fois est écoutée un peu à l'aulne de ce que l'on a déjà entendu.
Vouloir l'ignorer est un contresens total. Vouloir l'éliminer revient à ne pas faire un test sur la musique mais tester un stimuli sonore abstrait dénué de sens. Utile en milieu médical, certes mais pas dans le domaine artistique.

L'absence de repère, de référence auditive

Faute d'apprentissage de l'écoute, faute d'avoir compris ce qui devait être caractérisé, l'esprit est souvent déboussolé, il ne sait pas trop quoi écouter ou comment écouter, par exemple pour améliorer le rendu sonore d'une chaine HiFi, faire un réglage.

Une boussole auditive

Voici un conseil d'écoute facile à mettre en oeuvre:
- Faites une écoute globale d'une belle oeuvre musicale sur votre système Hi-Fi sans vous concentrer sur tel ou tel instrument. Laissez-vous imprégner par la scène sonore entière.
Comme on regarde un ciel étoilé par une belle nuit d'été... si on se fixe sur une petite étoile, elle disparait à la vue... si on embrasse tout le ciel on voit toutes les étoiles, du moins on en prend conscience.

Donnez-vous du temps!

Oui, au test ABX, je préfère des tests musicaux plus longs, en séquences de 30 secondes à plusieurs minutes, avec une comparaison non pas immédiate mais avec un certain temps d'écart, une heure, une journée ou même une semaine ...

L'âme de la musique

Que va retenir la mémoire auditive du message réentendu si longtemps après?
- Que la cymbale monte à 5680 hz dans l'un et à 5687 hz dans l'autre?
- Que le placement du violon est 5cm plus à droite?
Bien sûr que non! On retiendra l'essentiel, l'âme de la musique, ce qu'elle a véhiculé comme message émotionnel.
Si on répète plusieurs fois le même test, on verra en fin de compte qu'on revient toujours à la même version. Tiens donc, pourquoi cela? C'est parce que c'est la plus musicale à votre oreille, celle qui vous fait ressentir le plus l'émotion. Oui, pour moi, c'est bien le seul test objectif... de subjectivité.

Ecouter avec son coeur

Il est des musiques géniales qu'il convient d'écouter ainsi, plus avec son coeur qu'avec ses oreilles, comme par exemple ce premier mouvement du Quatuor pour la fin du temps de Olivier Messiaen. Interprété par Gil Shaham, Paul Meyer, Jiang Wang et Myung-Whun Chung.

Liturgie de cristal. Entre 3 et 4 heures du matin, le réveil des oiseaux: un merle ou un rossignol soliste improvise, entouré de poussières sonores, d'un halo de trilles perdus très haut dans les arbres. Transposez cela sur le plan religieux: vous aurez le silence harmonieux du ciel.

04/03/2009 A.A.
Un Caducée pour soigner ma musique et retrouver la mémoire

L'odeur de la musique!

C'est bien connu, vous ressentez à nouveau un goût, vous sentez à nouveau une odeur que vous pensiez avoir oubliés depuis des années, et un flot de souvenirs surgit. Les odeurs de tarte que votre grand-mère cuisinait, le goût de la pâte à crêpe qui restait collée sur les parois du récipient et que vous léchiez avec le doigt... vous revoyez d'un seul coup une foule de choses de votre jeunesse, des petits détails de ces instants, des sensations vous reviennent, aussi vives que si elles venaient de se produire.
En matière sonore, il en est de même avec des bruits familiers de votre jeunesse comme un bruit d'horloge ou des craquements du parquet.
En matière musicale c'est le choc que l'on ressent la première fois qu'on entend un chef d'oeuvre, c'est un instant inoubliable. On est jeune et parfois totalement inculte musicalement, vierge et du coup prêt à recevoir, avide de s'imbiber de musique comme une éponge.
J'ai écouté la symphonie fantastique de Berlioz pour la première fois en 1967 (un LP 33T bien sûr). Je me rappelle que ce fut un évènement, un choc. J'étais à l'époque plongé à fond dans le jazz, et un peu dans le classique mais par le baroque, Bach, Vivaldi... et avec Berlioz c'était un tout autre univers. Je découvrais l'orchestre symphonique et le romantisme. Je me souviens d'un deuxième choc qui intervint plus tard avec le Sacre du Printemps de Stravinsky. Coup de chance mon premier contact avec Berlioz s'était fait sous la baguette de Charles Munch et le Sacre était dirigé en 1971 par Pierre Boulez. J'aurais pu tomber plus mal.

Une chaine 2x3 watts

J'avais à l'époque une chaine bien modeste (du DIY avant la lettre), platine Lenco, cellule Shure, ampli 2x3W à lampes et des haut-parleurs Supravox T215SRTF... c'était splendide et je n'avais jamais retrouvé plus tard de telles sensations. Même avec les versions CD de ces enregistrements et même avec une chaine O combien plus performante.
Depuis belle lurette je mettais cela sur le compte de la nostalgie, sur le fait que c'était une première audition et que du coup j'étais super réceptif, et puis qu'avec le temps j'embellissais tout, que ma mémoire 45 ans plus tard avait dû en rajouter beaucoup.

Une chaine Hi-Fi années 60 qui chantait

J'avais à la fois tort et raison. Ma chaine hi-fi de l'époque était certes bien frustre mais elle possédait quelque chose dont je ne m'étais pas rendu compte. Elle marchait avec un courant secteur sain et dans un air sain, épargné par les perturbations électromagnétiques actuelles et du coup la moindre chaine hi-fi chantait, faisait de la musique.

Revenons à 2009

En cherchant comment améliorer mon filtre Salamandre (cliquez), j'ai concocté un nouveau filtre encore plus "hors normes" pour du courant secteur préalablement symétrisé et filtré en mode commun... comme dirait Colluche, je mettai en place une procédure pour laver l'eau avant de laver le linge, et même pour laver le détergent lui-même, et sans faire des noeuds dans le linge.
Par hasard, pour tester ma bidouille, j'ai réécouté la symphonie Fantastique dirigée par Charles Munch... et tous mes souvenirs de mon audition de 1967 sont revenus comme par magie, tel timbre, tel détail, et cette reprise, et ce cor, ce tuba... tout, oui tout a été exactement ressenti comme la première fois.
J'avais pourtant écouté ce même CD 2 semaines auparavant (avec le filtre Salamandre) et rien de ce passé auditif merveilleux n'avait alors ressurgi, aucun "Tilt" ne s'était déclenché. C'était simplement très bon, mais pas plus, pas Proustien. Là, avec cette nouvelle bidouille c'est redevenu magique. J'ai vite repassé d'autres CDs et le même phénomène s'est reproduit, aussi intense!

Le Caducée Hi-Fi

J'ai baptisé ce filtre "Caducée" à cause de sa structure interne d'une part et d'autre part parce qu'il colle bien au symbole.
Le Caducée avec deux serpents, celui d'Hermes, symolise le commerce et surtout l'éloquence, celui d'Esculape, avec un seul serpent, est le symbole médical. Le caducée était aussi un symbole de paix qui valait dans l'antiquité l'immunité a son porteur.
Mon filtre Caducée comporte trois "serpents" (3 solénoïdes bobinés sur du Hêtre cannelé), on imagine qu'il devrait donc remplir au moins trois fonctions. Et c'est bien ce qu'il réalise puisqu'il soigne le courant secteur, redonne de l'éloquence au message musical et apporte une plénitude au rendu sonore qui en parait à la fois superdoppé et pourtant apaisé, serein .

Un Caducée Madeleine de Proust

Ce "Caducée" est ma madeleine de Proust, c'est un catalyseur de ma mémoire auditve des grands moments de mon parcours musical en Hi-Fi, à la recherche du temps perdu.
Bon sang, je vais me régaler de revivre en 2009 toutes mes découvertes musicales de jeunesse, une vraie cure de jouvence...
La mise-à-jour s'intitule 85-caducee.htm

Billet suivant

Billet antérieur

Schémas, photos et how-to détaillé... téléchargez les mises à jour...