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Archives des billets de l'Audiophile AA

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30/12/2007 A.A.
Le grain de sel de l'Audiophile
Ici "grain de sel" est à prendre dans son sens littéral et non dans son sens figuré. La bidouille consiste en effet à utiliser les propriétés électriques et/ou électromagnétiques du NaCl (chlorure de sodium), du Mg (magnésium), du Ca (calcium) et de l'iode I ... en bref cela revient à utiliser du gros sel gris marin. L'idée d'utiliser du gros sel gris de Guérande m'a été suggérée par Daniel André (il m'a autorisé à  citer ici son nom) qui s'était déjà illustré par ses recherches sur les substrats pouvant avoir un effet plus ou moins bénéfique sur le son des appareils Hi-Fi. J'avais en son temps - cela remonte à l'année 2000 ! - reproduit les réflexions de cet autre audiophile sur la page du coin audiophile consacrée au son des matériaux supports . D.A. m'a expliqué fin 2007 qu'il utilise désormais ce gros sel gris, bien sec, pour garnir des petits pads rectangulaires plats de 5 x 5 cm et de 8mm d'épaisseur par pliage dans une feuille d'alu ménager. Ces petits coussins alu/sel se substituent alors aux pieds d'origine de son lecteur CD, du préampli, de l'ampli. Il utilise aussi des pads analogues sous le cordon secteur de sa ligne directe tirée au compteur. Sur les bienfaits de cette bidouille, je le cite: "Mes pieds de sel libèrent littéralement le son, subjectivement sur toute la gamme des fréquences ; c’est intéressant pour l’opéra où les paroles des chanteurs sont beaucoup plus faciles à déchiffrer, par exemple, les mouvements de bouche et le travail de la gorge plus physique, la matière propre des instruments est mieux identifiée avec leur densité, sans mélange des sonorités des instruments les uns aux autres. La dynamique donne une sensation de réel ; je suis capable de suivre, de percevoir bien davantage le travail mélodique de la musique ; j’ai perdu ce sentiment désagréable de chutes de tension ou de dynamique dans la musique, ces sensations de « blancs » ou de sons flous ou indifférenciés"...   et pour ce qui est du câble secteur, il est tout aussi affirmatif :"Une plaque de sel sous ce câble (pad plat légèrement tassé) et le son est plus transparent, moins bourbeux, les résonances du grave sur le sol ne sont pas captées par le câble secteur, le feedback est atténué ou même coupé, les détails sonores jaillissent et la dynamique est libérée. Même mon préampli passif est éminemment sensible et répond au sel.

Intérêt relancé! J'ai accueilli cette bidouille au sel avec d'autant plus d'intérêt que j'avais faits il y a quelques années de nombreux essais avec du gros sel blanc pour mes filtres secteur genre KGS, DKP et autres machins... et j'avais préféré finalement utiliser du sable de quartz (Structure cristalline rhomboédrique trigonal du quartz contre cubique pour le NaCl). Mais je dois dire que jamais je n'avais pensé ni au gros sel gris de Guérande ni à en mettre sous les appareils. La suggestion de D.A. pique donc ma curiosité et relance mon intérêt pour un matériau que j'avais définitivement exclu, peut-être à tort.

Etablir un protocole de validation Il me restait à trouver une procédure qui mette en évidence les effets musicaux du sel (ou au contraire l'absence de tout effet), à l'exclusion de toute autre effet annexe involontairement produit par la manipulation elle-même.
Le protocole parfait voudrait que ma chaine Hi-Fi reste inchangée (toutes choses égales par ailleurs) lors des différents essais, et que d'autre part je puisse valider la bidouille avec une comparaison en test aveugle, c'est-à-dire sans savoir au préalable si la bidouille est en place ou non.

Des pieds ou bien un filtre? Si je remplace mes pieds actuels (un savant assemblage en sandwich de 4 matériaux sur lequel est posée une pierre Scholl + une éponge pur cuivre, le tout entouré d'un ruban en intissé) sous le lecteur CD par des pieds en sel, alors les masselottes d'accord fin que j'ai aussi installées sous le lecteur CD ne pourraient plus être utilisées du fait du changement de hauteur...  du coup trop de paramètres seraient modifiés et tous mes repères auditifs antérieurs seraient perdus. Remettre tout en place pour chaque écoute comparative serait d'autre part une vraie galère qui prend bien 1 heure ou 2, rendant quasi impossible un test en aveugle dans mes délais habituels d'une dizaine de minutes entre 2 écoutes (je n'aime pas le test AB immédiat. La comparaison instantanée ne fait que saisir la surface des choses sonores sans les approfondir, ce que permet par contre une salutaire "décantation mentale" de quelques minutes ). Tester le sel pour les pieds ne me parait pas faisable facilement pour une validation. Reste le filtre.

Le son du sel. Comme je pense que le sel a probablement un effet sur les courants à très haute fréquence et/ou sur les champs électromagnétiques, j'imagine que la mise en place d'une sorte de filtre secteur à sel sur la ligne de courant qui alimente toute ma chaine Hi-F de salon devrait me permettre des essais plus simples et plus significatifs. Si d'autre part il y a bien un effet quelconque sur le ligne de courant qui alimente la prise B (voir schéma ci-dessous) , alors cela devrait aussi s'entendre sur une autre ligne de courant, celle de ma chaine de casque au point C. Cela va constituer ma première approche du "son du sel". Je n'en décrirai pas encore les effets sur le son et la musicalité, je veux pour l'heure simplement constater leur existence.

Ma boite à sel. J'ai donc décider de faire une "boite à sel" sous la forme d'un bloc filtre amovible (photo 100_1833.jpg de la MAJ) doté d'un réceptacle rectangulaire et d'un petit réservoir cylindrique vertical, qui se placera sous la ligne secteur au point D. Le bloc est en ciment, et bien sec (le fait qu'il soit parfaitement sec est je pense très important. J'ai coulé ce bloc il y a longtemps dans une petite cuvette carrée 15cm en plastique en guise de moule). Cherchant à obtenir le contact le plus intime avec le sol, le dessous est bien plat et un côté est découpé en demi cercle. Le bloc se pose directement sur la chape de ciment brut et en outre il est  en appui par sa découpe en demi cercle contre la canalisation des eaux usées qui plonge dans le sol sous la maison. Le machin est facile à placer, facile à vider et facile à regarnir. Pourquoi placer le bloc sur le sol plutôt que contre les murs ? c'est parce que les murs de ma maison comportent un treillis métallique qui font presquei une cage de Faraday, la chape de ciment et la dalle n'ont pas ce treillis mais contient les fers à bétons des hourdis. Tout ceci est bien sûr un cas d'espèce propre à mon domicile.

- Autre cas particulier, ma ligne secteur dédiée à la Hi-Fi, tirée depuis le tableau, fait un U autour de la canalisation des eaux usées et j'ai profité de cela pour rendre mobile ce bout de ligne secteur en enlevant un point de fixation. Elle peut ainsi se déplacer sur environ 15cm de haut.

Test à blanc. Lors du premier essai, au point D les lignes secteur ont été relevée très au-dessus du bloc filtre. Dans cette configuration, à l'écoute au casque j'ai bien mon son habituel, aucun effet audible ne permet de détecter la présence ou l'absence du bloc filtre en ciment.

Test d'écoute n°1. Puis les lignes secteur ont été abaissées en appui sur un bloc filtre garni dans un premier temps de sable de quartz. Une différence est bien perçue à l'écoute, faible mais réelle... l'idée de ce genre de filtre à cet endroit est donc pertinente. Il se passe bien quelque chose.

Test n°2 . Lors du second essai, le bloc filtre est garni non plus avec le sable de quartz mais avec du gros sel gris... (photo 100_1839.jpg de la MAJ)
Je refais l'écoute au casque toujours sur la chaine Hi-Fi branchée au point C. L' effet est nettement plus affirmé avec le gros sel gris. Le sel est donc adopté pour garnir ce filtre et pour la suite des essais.

Test n°3 . Un ultime essai aveugle a eu lieu au cours duquel je dois dire sur 10 écoutes au casque de morceaux de musiques différents s'il y a ou non le filtre sel en action. Une tierce personne est chargée de relever ou non la ligne secteur loin du bloc filtre. Je m'étais donné pour objectif une validation confirmée à raison de 8 ou 9 réponses correctes sur 10... ce fut en fait 10/10. Mais ce qui est évident au casque peut parfois ne pas se confirmer à l'écoute sur enceintes.

3 Tests préliminaires réussis!
On peut passer à la phase de peauffinage du filtre pour avoir la configuration qui donne l'effet musical le plus bénéfique (on verra plus loin les coussinets en intissé) d'abord en écoute au casque, puis en écoute sur enceintes sur la chaine de salon. Cela se fera aussi dans le temps, au fil de mon inspiration et enrichi des suggestions d'autres audiophiles qui auront lu ces lignes et faits leurs propres essais, donc rien n'est figé. On peut aussi imaginer d'autres façons de faire pour d'autres points stratégiques de la chaine Hi-Fi, par exemple sur les câbles HP au niveau des potences de surélévation, des bornes HP, ou encore chercher à cerner si l'effet constaté sur le courant secteur joue plus sur la phase, le neutre ou la terre:
  schéma filtre-sel.png
cliquez sur l'image pour agrandir

La suite du développement de cette bidouille , vous vous en doutez, a été riche et fructueuse. Décrire ses différentes variantes et en particulier la fabrication de la Tour SQFC (tour sel-quartz-fibro-carbonée visible en C sur le schéma) déborde largement le cadre de ce blog. Vous en trouverez tous les détails, avec photos et schémas, dans les mises-à-jour à télécharger (MAJ Filtres secteur NaCl/Mg/Ca/I, Cartouches au sel, Potences au sel, Tour SQFC) en Janvier 2008. Voila un bricolage audiophile à la fois bon musicalement, simple et pas cher, comme je les aime, histoire de bien commencer la nouvelle année... Nouvelle année que je souhaite particulièrement heureuse à tous les mélomanes bidouilleurs, et aux autres!



15/12/2007 P.H.
1 bonne idée + 1 bonne idée = une 3ème bonne idée
Dans les nombreuses améliorations du lecteur Philips DVP 5500 inventées par A.A dans ses pages sur le lecteur CD-SACD audiophile, la moins étonnante n'est pas celle de la pose d'un bout de crayon papier, à corps en bois et mine en graphite, dans l'alvéole du disque et de la tête de lecture, juste sous la surface lue du CD. [NDLR : en savoir + sur cette bidouille? téléchargez > Extrait .pdf du Guide de l'Euphonie]. On peut même en mettre deux, l'un radialement, l'autre tangentiellement. L'amélioration du son, bien que mystérieuse, n'en est pas moins réelle.Rapprochant ce constat du bienfait apporté par les nappes carbo décrites dans le "guide de l'euphonie" quand elles sont posées sur le lecteur, le préampli ou les amplis, j'ai eu l'idée de les utiliser au même endroit que les barres graphites, à savoir au plus près de la surface inférieure du CD en rotation.Rappelons qu'on fabrique une nappe carbo en répandant des fibres de carbone (obtenues par exemple en effilant une flèche de tir à l'arc, 5 € pièce) sur la face collante d'un scotch de peinture en intissé. Pour cette application, j'ai recouvert le tout par une couche d'adhésif double face à moquette, dont j'ai enlevé la protection au moment de la pose, après avoir retourné la nappe, à l'endroit ad-hoc du lecteur. Dans mon cas, cet endroit n'est autre qu'un secteur du tiroir porte-CD, comme montré sur la photo suivante :

Nappe carbo collée sur le tiroir du lecteur. Le scotch intissé est tourné vers la face optique du CD en rotation, c'est-à-dire vers le haut.

On voit que la nappe couvre tout un rayon du disque en lecture, sur la surface délimitée par les barres graphites.La nappe se poursuit par une bande qui court, sous le tiroir, jusqu'à l'extrémité extérieure de celui-ci. A cet endroit, quand le tiroir est fermé, elle entre en contact mécanique avec une 2ème nappe, faite uniquement de scotch de peintre et de fibres de carbone, qui évacue les parasites (à défaut d'autre qualificatif) jusqu'à l'étagère de supportage, comme illustré par la photo suivante :

Lecteur CD (sans sa face avant) avec la nappe carbo qui sort du tiroir jusqu'à l'étagère.
Voilà une petite manip qui n'a l'air de rien, et qui pourtant apporte une amélioration immédiatement notable. Elle a dû me prendre un quart d'heure, et son effet sur le "frotti" des cordes est assez bluffant, ainsi que sur la plénitude des graves. Comme quoi les bons tweaks ne sont pas forcément les plus compliqués.


12/12/2007 P.H.
D'une pierre deux coups, réalisation de voies verticales + caissons de graves
J'ai adopté depuis longtemps la configuration en 3Dphonie décrite sur la page du Coin Audiophile "holophonie_audiophile.htm". Dans un premier temps, mes voies verticales étaient assurées par des enceintes DIY basées sur le HP FE126e de Fostex, monté sur une enceinte de 10.5 litres, accordée à 61 Hz. Elles étaient donc assez limitées vers le grave.

L'effet 3D fonctionnait parfaitement, mais je ressentais par ailleurs une frustration dans les bas graves (typiquement sous 40 Hz). En me plaçant contre les murs de la pièce, j'entendais que les voies frontales les produisaient, sur certains morceaux, assez distinctement pour savoir ce que je perdais en me mettant à la position d'écoute. Mais il était impossible de changer celle-ci, ou la position des voies frontales, sans perdre l'image sonore à laquelle je tiens.

C'est A.A. qui m'a soufflé l'idée de refaire mes voies verticales de façon à leur faire sortir ces fameux graves. Cela passait évidemment par l'augmentation du volume de l'enceinte, mais une forme de colonne ne serait pas plus encombrante que les enceintes bibliothèque posées sur un support de 50 cm de hauteur. De plus, on pouvait en profiter pour placer l'évent contre le sol, de façon à amplifier le couplage des basses fréquences avec la pièce d'écoute. Pour concrétiser l'idée, A.A m'a envoyé le schéma suivant:
Schéma de principe d'une colonne voie verticale
On voit sur ce schéma que l'évent a une structure originale, avec un cône de forme pavillonnaire.Ce principe acquis, restait à trouver "the" haut-parleur, celui qui descendrait assez bas avec un volume de charge raisonnable. C'est encore A.A qui m'a donné la solution, en la personne du Haut-Parleur Hi-Fi Monacor SPH-165KEP dont voici les caractéristiques :
Saladier en aluminium moulé avec membrane Kevlar, fréquence de résonance et résistance thermique importantes, réponse en fréquence très linéaire, pour systèmes 2 voies en charge bass-reflex ou close.

Impédance (Z)   8 Ω 
Fréquence résonance (fs)   30 Hz 
Bande passante maximale   f3-7000 Hz 
Puissance maximale  100 WMAX 
Puissance nominale (P)   60 WRMS 
Pression sonore moyenne (1 W/1 m)   89 dB 
Compliance susp. (Cms)  1,71 mm/N 
Masse mobile (Mms)  17 g 
Surtension méca. (Qms)  4,85 
Surtension élec. (Qes)  0,33 
Fact. surtension total (Qts)  0,31 
Volume équ. (VAS)  38 l 
Résistance DC. (Re)  6 Ω 
Facteur de force (BxL)  7,6 Tm 
Inductance bobine (Le)  0,7 mH 
Diamètre bobine  35,5 mm 
Support bobine  Kapton 
Excursion linéaire (XMAX)  ± 4,75 mm 
Surface d'émission (Sd)  127 cm2 
Poids aimant   17,7 + 0,6 oz. 
Poids   1,71 kg

Avec les paramètres Vas, Fs et Qts, il est facile d'appliquer les formules présentées par Patrick J. Snyder dans son article "Simple formulas and graphs for design of vented loudspeakers systems" (1977), pour optimiser le volume de charge et l'accord de l'évent, en fonction de la réponse souhaitée dans les graves. C'est dans le livre de F. Ibre "Itinéraire d'un audiophile" que j'ai trouvé une explication et une justification de l'alignement qu'il fallait préférer : mieux valait une fréquence de coupure un peu plus haute mais avec une chute à pente modérée en-deçà, En effet, cela favorise la réponse percussionnelle et allège les hauts graves, éliminant l'effet de masque sur les bas graves. Un peu de simulation sous Excel a donné les graphes suivants :

Réponse relative de 2 alignements du Monacor 165KEP, comparée à l'alignement préconisé par F. Ibre.
On voit qu'avec un volume de 38 litres, et un accord de l'évent à 18 Hz, on descend jusqu'à, théoriquement, 20 Hz, à un taux de 3 dB par octave. Le calcul de l'évent montre que cet accord sera obtenu avec une ouverture très fine. Mais la conception autorisera un réglage à l'oreille, ce qui vaudra toutes les simulations numériques.Du côté des aigus, le Monacor monte suffisamment haut pour reproduire à lui tout seul les fondamentales des voix et des instruments classiques, assurant ainsi l'effet holophonique.L'ébénisterie a été réalisée en médium de 18 mm à l'aide d'une défonceuse. J'ai rajouté, par rapport au schéma, un renfort interne ajouré, à 61% de la hauteur, pour respecter le nombre d'or. L'intérieur est tapissé d'alu bitumé, parfois appelé "mamouth". Le baffle support du HP est doublé de 2 épaisseurs de contreplaqué de 5 mm, dont j'ai croisé les fibres. J'ai réalisé le cône en plâtre, en le moulant dans le cône d'une trompette pour enfant en plastique (6 euros) ! Son diamètre est de 9 cm à la base.Pour les finitions, j'ai plaqué le médium avec du bois exotique, et j'ai creusé une rainure sur toute la hauteur, afin d'être cohérent avec l'esthétique de mes voies frontales. Ce plaquage a été le plus délicat, car je n'ai pas réussi à éviter toutes les bulles. N'est pas ébéniste qui veut... Le résultat final est présenté sur les photos suivantes :
Photo d'une colonne terminée
Les dimensions externes sont de 26.5 x 26.5 x 85 cm

Détail du pavillon (avec ses pieds en feutre) sous l'enceinte

.
Quant à l'esthétique sonore, il n'a pas fallu longtemps pour savoir que l'objectif était atteint. Quand les basses sont là, on a l'impression d'un tremblement venu du fond de la terre. Le meilleur exemple en est la chanson de Marcel Kanche "Elle m'en veut", où une percussion très grave, en arrière plan, donne toute sa saveur à l'enregistrement de P. Tessier du Cros (qui a aussi travaillé avec Rokia Traoré).
Bien sûr, le réglage fin de la hauteur des pieds, et de l'emplacement de ces nouvelles voies verticales, prendra plus de temps, mais pour 400 E c'est tout un pan sonore qui se révèle, et cela change tout. Il m'est d'ores et déjà impossible de m'en passer ! percussion très grave, en arrière plan, donne toute sa saveur à l'enregistrement de P. Tessier du Cros (qui a aussi travaillé avec Rokia Traoré).
Bien sûr, le réglage fin de la hauteur des pieds, et de l'emplacement de ces nouvelles voies verticales, prendra plus de temps, mais pour 400 E c'est tout un pan sonore qui se révèle, et cela change tout. Il m'est d'ores et déjà impossible de m'en passer !


08/12/2007 A.A.
L'émotion est toujours à l'heure!
Le son numérique est découpé en tranches de temps. Cela chacun le sait de nos jours, mais ensuite il faut les recoller. Là, ça se corse. Il suffit en effet d'un tout petit rien d'écart dans le rythme donné par le métronome (l'horloge) qui préside au recollage des tranches, c'est-à-dire à la transformation du signal numérique en son analogique, pour que le signal qui sort de votre lecteur CD soit subtilement altéré. Les techniciens appellent ce problème de tempo de l'horloge le "jitter". Lors d'une écoute même attentive, d'un même morceau avec et sans "jitter", on ne perçoit pas de différence très flagrante dans le son. Sur la réprésentation graphique du même passage musical on ne distingue aucune différence visible. Et pourtant, si on écoute la musique et non plus le son, on se rend compte que l'un est beaucoup plus chargé d'émotion que l'autre, qui semble comme vidé de son âme. Une simple expérience met facilement le phénomène en évidence.
Prenez un bon CD de piano, comme les Nocturnes de Chopin par A.Rubinstein (achetez-le vite si vous ne l'avez pas). Faites deux extractions audio numériques (Output way: Digital) en format PCM wav stéréo 44100Hz 16bits d'une même piste du CD avec le logiciel Néro burning, par la touche F9 ( menu Extras):

Faites la première extraction vers votre disque dur, en laissant la configuration par défaut, et du coup à vitesse d'extraction maxi. Faites une seconde extraction de la même piste en changeant le nom du fichier cible dans les options pour ne pas écraser le précédent, et cette fois en limitant la vitesse d'extraction à 12x et en cochant la case "jitter correction".
Lus dans un logiciel d'édition audio, les deux morceaux paraitront identiques:
Gravez-les alors, en tant que CD audio, avec Néro burning l'un à la suite de l'autre sur un CD vierge de qualité (Verbatim par exemple) en limitant votre vitesse de gravure à 12x.
Ecoutez maintenant les deux plages sur votre lecteur CD de salon... et avec une chaine Hi-Fi même moyenne, vous constaterez certainement qu'un des deux morceaux est mieux joué que l'autre. Voila, vous savez désormais, à contrario, comment faire une bonne extraction audio, et comment graver une copie (à usage personnel) avec un minimum de dégradation musicale. Pour les puristes, il est même conseillé de faire l'extraction audio très tard dans la nuit, entre minuit et 3h du matin... quand le courant secteur est moins pollué! ou alors Euphonisez votre système (oui, je rabâche!), courant secteur compris, c'est aussi très bon pour le jitter!
Définition: le Jitter ("gigue") désigne la variation des instants significatifs qui définissent un signal numérique par rapport aux positions que ces instants devraient occuper dans le temps. Ce type d’erreur a pour effet de décaler de manière variable dans le temps les transitions d’un état binaire à un autre. L'horloge est le repère sur lequel on se base en numérique pour déterminer si, au top (marqueur de temps), la valeur est zéro ou un. Il s'agit donc d'observer la transition entre les états haut et bas du signal, et cette transition peut être molle, moche, bruitée... et n'est que très rarement un front bien net et bien raide. Ainsi c'est cette incertitude sur le moment exact de la transition qui est à l'origine du jitter sur la fréquence d'échantillonnage (44100 Hz), lequel se traduit dans la conversion numérique en analogique par une incertitude sur la position exacte de l'échantillon dans le temps, et au final on a une sorte de bruit et/ou de distorsion qui vient brouiller la musique...
Explication simple du jitter: Vous avez un bon appareil photo numérique en 8 mégapixels et vous voulez photographier un château. Le meilleur point de vue est de se placer sur un pont de bois juste en face de celui-ci. Mais lorsque vous être en train de prendre une première photo, un gros camion passe sur ce même pont, en dépit de vos 8 mégapixels d'échantillonnage, de "samples", chaque pixel a bougé légèrement à cause des vibrations et le résultat est une image floue. Du coup vous prenez une deuxième photo, et à ce moment, un touriste traverse le pont, mais cela n'a qu'un tout petit effet sur l'image qui reste claire et nette. Entre les 2 photos c'est la même fréquence de sampling, le même convertisseur, mais l'horloge est plus stable dans la seconde prise de vue et l'image vaut d'être gardée. Ce qu'il faut surtout retenir c'est qu'une fois que le jitter a provoqué le flou de l'image c'est définitif, non rattrapable! Et quand il y a plus tard une nouvelle conversion en analogique, une faible qualité d'horloge ajoutera encore son propre jitter, donc du flou à l'image. Une bonne horloge en ajoutera beaucoup moins, certes, mais le jitter INITIAL est toujours là, en plus du nouveau.
Conclusions: 1°) Plus on limite le jitter en amont,  mieux c'est. 2°) il n'y a pas de copie numérique audio sans perte. (Les CD audio sont reproduits industriellement à l'identique par pressage) - post inspiré d'un article de Bruce.Dunet/ctmsolutions.com-
NB.Comme solutions on peut faire un pont en pierre en dotant un lecteur CD d'une horloge sophistiquée super précise,  mais c'est très cher de faire un gros pont qui ne tremble pas du tout au passage d'un camion. On peut aussi garder le même pont en bois et mettre un panneau de déviation interdisant le passage des camions, c'est l'euphonisation. C'est simple et pas cher. [ plus sur le jitter] [ specification for jitter in the embedded clock of the digital audio interface signal ]


04/12/2007 A.A..
Une salle en or, un son en or
La célèbre salle de concert où chaque année se tient le fameux "Concert du Nouvel An" par l'Orchestre Philharmonique de Vienne s'appelle "Goldener Saal" (La salle dorée) en raison de sa décoration intérieure. Critiques et musiciens sont tous d'accord, pour une fois, sur les qualités acoustiques du lieu:
- Citation de la violoniste Anne-Sophie Mutter: "Le public attend de vous une interprétation fixée pour l'éternité: c'est un tort ! Toutes les salles ne sont pas comparables à celle du Musikverein de Vienne, où l'acoustique - la meilleure du monde, à mon avis - offre un parfait retour du son..."
- On peut aussi se référer au critique musical Dimitri Finker sur Concertonet.com: "La Goldensaal du Musikverein compte parmi les rares salles à offrir des places directement sur la scène - de part et autre de l'orchestre derrière les seconds violons et les violoncelles, ainsi que des chaises aux derniers pupitres des premiers violons et des altos. Ces places permettent d'apprécier à sa juste mesure la qualité de l'acoustique du point de vue des instrumentistes : bien que spatialisation et balance soient bouleversées par rapport a l'écoute traditionnelle, on entend tout, quel que soit la dynamique. Il est alors fascinant d'entendre de l'intérieur comment un orchestre entier est capable de 'recoller' instantanément, sans même l'intervention du chef, à un solo qui s'échappe - et ce, aussi facilement que le ferait un pianiste en musique de chambre."

La construction du Musikverein de Vienne remonte à 1870, c'est-à-dire bien avant que des études scientifiques aient fixé les lois de l'acoustique en architecture.
Cette Goldener Saal serait-elle donc magique? Les ors de la décoration seraient-ils l'explication à cette acoustique exceptionnelle, ou serait-ce le simple fruit du hasard? Mais non! les grecs maîtrisaient déjà l'acoustique 300 ans avant notre ère pour construire des théâtres (théâtre d'Épidaure entre autres) ou le dernier spectateur tout en haut des gradins entendait aussi bien que celui placé au premier rang!
Les 2 autres salles mondialement réputées, avec quelques autres, pour leur excellente acoustique sont le Boston Symphony Hall (1900).
et le Concertgebouw d'Amsterdam (1880).

C'est en 1900 pour la réalisation du Boston Symphony Hall que l'on fit appel pour la première fois à un physicien de Harvard l'américain Wallace Clement Sabine (Loi de Sabine T = 0.161 V/A et 1.618 c'est comme par hasard le nombre d'or)... tout en s'inspirant très largement de la Goldener Saal et de sa forme que les acousticiens nomment "boite à chaussures". Non, rien de magique, les dimensions de la salle y sont pour beaucoup. La salle d'or mesure en effet 48,80 mètres de longueur, 19,10 m de largeur et 17.75 mètres de hauteur. De telles dimensions permettent une excellente répartition des résonances parasites à toutes les fréquences les plus sensibles de l'oreille humaine... par l'application de la "Divine Proportion" de Phi, le nombre d'or. En fait il s'agit très simplement de s'éloigner au plus des multiples, sous-multiples et entiers régissant les rapports entre les 3 dimensions. Outre ses dimensions, le foisonnement de corniches, de sculptures, de cariatides, de moulures, contribue à conférer à cette salle une dispersion harmonieuse du son. Mais c'est aussi une affaire de goûts personnels. Ainsi je n'aime pas beaucoup (en CDs s'entend) l'acoustique de la salle du Berliner Philharmoniker, pourtant récente et réputée.

Voici une feuille de calcul Excel (cliquez ici) qui permet d'avoir instantanément le graphe théorique des résonances par fréquences d'une "boite à chaussures", par exemple voici le graphe de la Goldener Saal du Musikverein, 48.80x19.1x17.75:
changez les dimension fluotées en jaune sur la feuille de calcul et faites donc celui du Boston Hall, 40.53 x 22.86 x 18.59 - puis celui du Concertgebouw d'Amsterdam, 44 x 27.80 x 17.50 - et comparez-les avec le graphe d'une salle 36m x 27m x 9m qui serait en principe très "mauvaise". C'est explicite!

La Goldener Saal est ma salle de concert préférée, avec celle du Boston Symphony Orchestra puis celle du Concertgebouw d'Amsterdam... et ce n'est pas étonnant puisque le Boston Hall en reprend, en plus grand, les proportions et la disposition des galeries ainsi que l'idée des statues pour la diffusion du son, les galeries étroites sans niches... et avec l'appui des calculs de Wallace C. Sabine pour obtenir un temps de réverbération idéal de 1.9 à 2.1 secondes. A propos, pour les bricoleurs qui font leurs propres enceintes hi-fi, la petite feuille de calcul Excel utilisée ci-dessus vous permettra de choisir des dimensions de caisse idéales pour n'importe quel volume! Histoire d'avoir vous aussi une bonne boite à chaussures.



03/12/2007 P.M.
Voyage musical à Amsterdam au Concertgebouw
Samedi, j'ai eu le plaisir d'assister chez A.A. à un concert, je dis dis bien "assister" et non pas "écouter". Car même sans home-cinéma, sans écran, ni son en multicanal, on s'y croit.Bien sûr on ne voit pas le lieu mais on ressent l'atmosphère de la salle du Concertgebouw. Moi, en tous cas j'ai eu cette impression.
L'enregistrement a été écouté en SACD stéréo: il s'agissait de la 9è Symphonie, du Nouveau Monde, de Dvorak, jouée par le Royal Concertgebouw Orchestra (RCO) sous la direction de son chef actuel Mariss Jansons, avec une prise de son "live". Pas un seul instant je me suis posé une question sur le son. J'ai oublié immédiatement les enceintes, les murs, le salon et même mon fauteuil. D'habitude chez moi il me faut un petit moment, me concentrer, m'isoler mentalement. Pas cette fois. J'étais là-bas, à Amsterdam et j'écoutais la musique, un point c'est tout. Je dois dire que le système de A.A. est pour le moins inhabituel et que parvenir à se faire ainsi oublier visuellement avec ses deux grands candélabres dressés derrière les enceintes et cette bizarre boite grillagée posée sur un petit support au beau milieu du salon, c'est vraiment une prouesse. Et comme quand on sort du cinéma après avoir vu un bon film, on met quelques instants à recoller avec le monde réel. L'interprétation était pourtant peu spectaculaire. Elle manquait d'un certain soufle épique, d'un élan qui sied à l'oeuvre (Karel Ancerl 1961 par exemple). La prise de son m'a semblé assez peu analytique, plutôt globale, comme nimbée(*). Il n'empêche que le temps s'est supendu pendant 41 minutes et 21 secondes.
On a fait un entracte le temps de déguster un (excellent) café et de parler des différentes interprétations que nous connaissions. On en est vite tombé d'accord sur 2 ou 3 autres versions. Après cette pause salutaire, la séance s'est poursuivie par une comparaison avec le même enregistrement en version CD. Je crois que j'ai alors compris l'intérêt du format SACD quand on a réécouté une seconde fois le 2è mouvement (largo) avec la piste au format CDaudio du même SACD hybride, regravée à part. En fait, c'est autre chose, avec un son plus dur, avec une salle plus claire, plus réverbérée, plus grande mais moins chaude... Les bruits de public ou d'estrade y sont nettement plus perceptibles comme non amortis pas le rembourrage des fauteuils. Les pupitres sont plus cernés (trop?), tout semble plus chirurgical et moins vrai. A croire que ce ne sont pas les mêmes micros qui ont été utilisés. Je pense qu'il n'aurait pas fallu entendre au préalable la version SACD! Par curiosité, j'ai regardé le lendemain sur Internet comment était le Concertgebouw dont je n'avais jamais vu l'intérieur... la salle correspond un petit peu à celle que j'imaginais en écoutant le SACD, cossue et classique. Ce qui est sûr par contre c'est qu'elle n'est pas du tout comme celle plus monacale, dépouillée, que me suggérait l'écoute du CD. A noter que je ai ressenti sur le SACD une salle de concert moins grande qu'elle n'est, peut-être à cause de la prise de son.
(vidéos de Mariss Jansons dirigeant le RCO)
A.A. m'a dit que le Concertgebouw ne venait qu'en troisième position de ses salles de concert et orchestres préférés. Mais aussi que RCO live était leur tout nouveau label à eux [NDLR à l'instar du LSO live], qu'il faisait ici en Juin 2003 peut-être une de ses premières prises de son autoproduites. En outre au printemps 2003 Mariss Jansons reprenait la baguette après un grave problème cardiaque. Et puis, on n'est pas exceptionnel tous les jours! En second de ses favoris A.A. place le Boston Symphony et en premier le Musikverein de Vienne. A.A. m'invitera peut-être un de ces jours à un concert à Vienne ou à Boston, le temps qu'il invente 2 ou 3 machins de plus à poser ça et là... je ferais bien un autre voyage musical comme celui-ci avec plaisir.(*) [NDLR cette acoustique plus "globale" est justement une des caractéristiques propres au Concertgebouw, lisez donc cet article sur Resmusica]

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