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Archives des billets de l'Audiophile AA

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Blog Audiophile Hi-Fi

Les anciens billets du Blog - archive 4
 


29/11/2007 A.A.
Vous préférez prendre l'ascenseur ou l'escalier?
L'ascenseur bien sûr! Et bien en musique c'est pareil. Quand le mélomane doit choisir entre le son analogique et le son numérique, il préfère le plus souvent l'ascenseur, le son analogique.
             Ma référence audio: TD à contre platine suspendue très lourde, bras SME long droit câblage Litz, cellule Denon DL103 triée, couvre plateau Goldmund, presseur, alimentation déportée...
Je m'explique. Imaginez un immeuble de 92m de haut, avec un escalier de 65536 marches (92 dB de dynamique, 16 bits) et la climatisation (son échantilloné à 44.1 kHz), c'est le son numérique du CD audio. Pour l'analogique l'immeuble ne fait que 60m (60dB), il n'est pas climatisé mais il a un ascenseur. Le son, ce serait le temps qu'il fait, la météo, à chaque hauteur de l'immeuble. Avec l'ascenseur qui monte ou descend en continu et régulièrement, la météo, on le comprend, a une infinité de climats différents, bien plus qu'avec l'escalier limité par la hauteur de chaque marche. Est-ce grave pour la musique? non si la marche a une hauteur telle que le changement de climat (de niveau sonore) est si faible qu'il en devient quasi imperceptible. En fait le problème le plus grave est ailleurs. Les 2 immeubles sont pleins de fenêtres ouvertes et il ne fait pas beau dehors... le temps se gâte même de plus en plus, ce sont les pollutions externes à votre chaine hi-fi (courant secteur, ondes, rayonnements électro-magnétiques, hyper fréquences, téléphones mobiles, Wifi etc). Ce mauvais temps entre dans l'immeuble et dépose un peu partout ses averses de pluie, de vent froid, de grelons. Dès lors on comprend que celui qui prend l'ascenseur s'en offusque peu, disons qu'il n'a pas bien chaud mais ça va encore. Par contre celui qui prend l'escalier peste et connait de grosses difficultés pour monter ou descendre quand en plus les marches de l'escalier sont humides et constellées de gros grélons. Et la climatisation est vite dépassée, on se gèle, le son devient froid, glacial, inhumain (oui, j'exagère un peu). Certes, on peut améliorer les chaussures du marcheur avec des crampons pour lui permettre de mieux monter les marches, lui mettre un pull over ou encore forcer la clim... ce sont toutes les démarches que l'on fait par des voies électroniques parfois aussi délirantes qu'inefficaces s'il fait -40° dehors et que la tempête gronde. Moi, ma démarche a consisté à mettre des vitres aux fenêtres et à mieux isoler les murs de l'immeuble. Le mauvais temps et le froid n'y entrent presque plus. Chouette, l'escalier reste nickel et du même coup la clim marche impec. Traiter l'immeuble Hi-FI (l'euphonisation) m'a conduit à commettre quelques appareils très moches qui m'ont valu le courroux féminin (WAF) tant qu'ils n'ont pas été cachés à la vue. Cela m'a coûté 3 francs 6 sous... du non-tissé, du ruban papier masquage, des fibres de carbone, du bambou, du Quartz, de l'eau de source et un peu de fil à coudre... Délirant? Bof, j'ai passé l'âge de m'inquiéter des railleurs qui ont souvent crié au fou en lisant mes bidouilles. Aujourd'hui (pour être précis, depuis l'été 2007) pour la première fois depuis la création du compact disque, des enregistrements en version CD se sont avérés plus émouvants que leurs versions antérieures analogiques 33T que je garde précieusement depuis des années pour mon plaisir comme pour mes tests de vieil audiophile impénitent. Voila comment on se décide après 25 ans de recherche pour optimiser le son numérique à reprendre l'escalier avec plaisir! surtout qu'en plus c'est bon pour la santé!
                 
Lecteur CD-SACD-DVD Phi Audiophile
(tout ça, c'est dans le Guide de l'Euphonie, et ses dernières mises-à-jour à télécharger)


28/11/2007 R.D.
Test audiophile: réponse à la question
Bonjour Monsieur,
Tout d'abord, merci beaucoup pour votre site, enrichissant et passionnant.
Concernant le test audiophile, voici ce que j'entends:
A la question 1: homme A - " ... " homme B (motard?) " ... "[NDLR, la réponse ici est bien sûr masquée mais elle comporte déjà 2 mots exacts sur 6/7]
Pour la question 2, j'entends à peine qu'il y a une annonce.
Le chemin promet d'être long et passionnant !
Mon système d'écoute:
- symétriseur de courant ("Audiophile Apiguide", merci !)
- lecteur DVD Pioneer dv350
- DAC Benchmark DAC1
- câbles de modulation DIY XLR -> RCA
- ampli STAX SRM-313
- casque STAX SR-303
Cordialement, R.D. Paris, France
[NDLR - Voila une histoire d'euphonisation à suivre... un seul conseil: perséverez! Pour voir ce que sont les plages en question sur le test audiophile, cliquez ici ]

27/11/2007 P.H.
Proust et le MP3
J'ai entendu récemment un argument étrange d'un défenseur du MP3. Cette personne se présentait comme guitariste professionnel, et il ne trouvait aucun défaut à ce format de compression, la meilleure preuve étant qu'il pouvait tout-à-fait, sur un enregistrement MP3, distinguer tel ou tel type de guitare, de cordes etc...
Or qu'est-ce que ça prouve ? Au début du siècle dernier, Proust reconnaissait la voix de sa grand-mère au téléphone, et la distinguait sans problème de celle des "demoiselles du téléphone". Pour autant, il ne viendrait à l'idée de personne d'envisager le téléphone de l'époque sous l'angle de la qualité sonore! C'est donc que cette qualité ne loge ailleurs que dans la restitution technique de l'acoustique. Avec le MP3, tout le monde distingue le timbre d'un violon par rapport à l'alto, d'une basse de viole par rapport au violoncelle, du violon de Mullova comparé à celui de Carmignola. On reconnaît leurs caractéristiques, on reconnaît les contrebasses à droite et les premiers violons à gauche, le piano d'un trio au centre. Mais le grand problème c'est qu'on ne reconnaît pas l'émotion. Si vous préférez, et pour ne pas employer ce terme un peu éculé, on ne retrouve pas l'intérêt que l'on a à suivre un concert en live. Par exemple, un trio ou un quatuor, c'est un dialogue à 4 voix, les chants se répondent, s'entremêlent, de contredisent ou s'appuient. Or en live, on suit tout cela, qui se joue sur scène, sans effort, et même avec intérêt, pour ne pas dire passion, jusqu'à la résolution finale. Je le dis sans provocation, un quatuor de Haydn, en concert, a autant de suspens qu'un match de foot !
Tout cela est restitué sur un système de reproduction sonore bien mis en œuvre, tout cela disparaît avec le MP3 (même branché sur cette même chaîne). Que lui manque-t-il ? Techniquement je ne sais pas, mais subjectivement, il lui manque la "présence", celle des musiciens, qui sont incarnés dans le 1er cas, qui sont nulle part dans le second. La grande chance du MP3, c'est que les systèmes bien réglés sont rares, et que le public n'a presque jamais l'occasion de comparer.

NDLR : avec une compression ramenant le débit à 128 Kbs au lieu d'un bitrate de 1378 kbp/s pour le CD audio PCM (1411 Kbs en décimal) il reste une espèce de ressemblance superficielle avec 80% du son, du moins à première vue. Hélas cette enveloppe trompeuse s'avère creuse car elle contient moins de 7% de ce qui constitue l'âme de la musique, son sens, son émotion. Ce qui a disparu est justement ce à quoi on prend le plus de plaisir quand on écoute vraiment une musique au lieu de simplement l'entendre. Mais il est vrai qu'on ne sera pas frustré si on n'écoute que de la musique qui au départ est déjà pauvre en sens et en contenu émotionnel... ou si on ne l'écoute tout simplement pas et qu'on cherche seulement à meubler le silence ou à masquer le bruit ambiant! Notre conseil: pour avoir un semblant de qualité en compressé, encodez en VBR-0 (qualite maximale) pour obtenir des fichiers avec un bitrate variable de 200 à 280 kbs suivant la complexité du morceau et non en CBR... tout en sachant que même à ce taux on reste dans une version "fast-food" de musique pour baladeur. Rappelez-vous la parabole: L'âne et le son...

Amusez-vous donc à faire ce petit test, histoire de sourire:

Le sourire au téléphone, cela s'entend. en dépit de la piètre qualité audio d'une ligne téléphonique. C'est bien connu et surtout des services commerciaux en contact téléphonique avec la clientèle. Mais avec une "qualité numérique" au format mp3 en 96 ou 128 kbits/s une telle subtilité s'entend-elle encore?
Voici sous 3 formats un enregistrement (réalisé avec un microphone de pacotille) de la même phrase, dite 4 fois par la même personne sur des tons un peu différents...  mais une seule fois elle sourit en parlant... saurez-vous l'identifier? Bien sûr, statistiquement vous avez une chance sur quatre, mais à l'oreille ???
"Bonjour! Vous m'entendez parler sur des tons un peu différents. Saurez-vous au seul son de ma voix reconnaitre mon sourire?"

mp3 bitrate 96kbs:
mp3 bitrate 128kbs:
wav 16bits 44.1kHz 1411 kbps:

Vous pouvez télécharger et aussi graver ces fichiers sur un CD et les écouter sur votre chaine Hi-Fi, pour mieux vous rendre compte des différences! Le but du jeu, en fait, n'est pas de trouver la bonne réponse,   mais de s'obliger à bien écouter et à mesurer combien les micro-inflexions de la voix disparaissent dans la compression même sur un message pourtant bien pauvre! Et si votre chaine Hi-Fi ne fait pas le distingo, ce n'est pas grave du moment qu'elle vous donne du plaisir!

23 plages de tests audio pour optimiser votre pièce d'écoute et votre chaine hifi


15/11/2007 A.A.
Ecoutez donc la musique, pas le son.
" L'aigu est rapide, peut-être un peu trop brillant mais sans être métallique ni vulgaire, le médium est un peu en avant avec une petite coquetterie dans le bas-médium, le grave est rond et ferme, mais il gagnerait à être plus sec... la restitution est chaude et évoque les meilleurs amplis à tubes"... etc... Combien de fois avez-vous lu de telles écoutes critiques d'une chaine hi-fi dans les revues spécialisées... Critiques dont il est bien difficile de tirer des conclusions.
A contrario l'aigu pourrait ainsi être lent et mat, tout en étant en bois et distingué, le médium pourrait être lointain et avec un bas-médium fruste , le grave pourrait être carré ou ovale, mouillé ou trempé. La restitution pourrait être glaciale ou froide (5 degrés, 12 degrés Celsius...allez savoir.)
Comme vous le voyez si vous inversez les termes de la proposition, elle n'a plus le moindre sens. Quant au son des amplis à lampes d'il y a 40 ans, était-ce bien le nirvana?... Allons donc, il y avait autant sinon plus de mauvais amplis qu'aujourd'hui et je ne vous parle pas des prix des rares bons amplis! Croyez-moi, il vaut mieux de nos jours avoir un bon ampli à transistors, pas forcément cher, qui délivre entre 20 et 30 Watts (et il y en a) qu'un mauvais ampli à tubes très cher!

Mais revenons au jargon. Le jargon, c'est habituellement un langage commun aux spécialistes d'un domaine bien précis: la gastronomie, l'oenologie, les beaux arts, la mode, l'informatique, le monde médical, le monde juridique... chacun des experts doit pouvoir qualifier la même chose avec les mêmes mots. Hélas il n'existe pas de vocabulaire ni de critères communs aux critiques de matériels hi-fi. Pour décrire un son, on est donc obligé d'utiliser une terminologie empruntée au vocabulaire des sensations visuelles, tactiles, gustatives, etc. : un son est « clair », « rond », « chaud », « aigre »... C'est une carrence qui a de quoi désorienter plus d'un mélomane candidat à l'achat d'une chaine haute fidélité.

Alors faisons table rase. Laissons de côté critiques faites par autrui et vocabulaire inadapté.

La question est: quand on n'est pas un spécialiste très éclairé en hi-fi, peut-on écouter d'une autre façon et se faire une opinion personnelle sur la qualité d'une chaine hi-fi?

La réponse est oui. Et cela même si vous pensez que vous n'avez pas d'oreille, si vous chantez faux, si vous n'entendez pas les fréquences au delà de 12kHz, si vous n'avez jamais entendu en concert les musiciens que vous écoutez en CD... comme c'est le cas de 99% des gens!
Rassurez-vous, votre oreille reste un outil largement suffisant pour faire le bon choix, pour peu que vous écoutiez aussi votre corps et que vous analysiez vos émotions.

Il y a par exemple des signes corporels objectifs. Un passage musical qui vous donne la chair de poule, ça ne trompe pas. Ressentir un grand frisson non plus, ou encore bloquer sa respiration, comme tétanisé par un passage intense, se mettre à battre la mesure du pied.... Tout ceci survient de façon naturelle à l'écoute de certaines morceaux de musiques (au IXXè siécles ces dames s'évanouissaient aux concerts de Paganini... maintenant c'est réservé aux groupies de la Starac ou de Tokio Hotel, question de mode! ). J'avais baptisé ces instruments de mesure personnels du ressenti le "frissonomètre" et le "chairdepouloscope"... (cf le Coin Audiophile sur Apiguide.net) cela a été repris par d'autres sur le Net :o)

Ces signes corporels extrêmes sont hélas rares. Restons donc sur un élément plus permanent de l'écoute de la musique: votre ressenti, vos émotions.

Quelques principes simple vont permettre de distinguer les bons et les mauvais matériels. Qu'il s'agisse d'éléments séparés à comparer ou de chaines hi-fi complètes, la démarche est la même:

La méthode:
Choisissez impérativement un magasin spécialisé qui dispose d'un auditorium très silenceux avec une acoustique assez peu réverbérante (et du matériel dans vos possibilités de prix!). Apportez votre propre sélection de CDs. Sur vos CDs vous avez répéré un programme simple avec un solo de violon, de piano, de violoncelle ou une voix féminine... un morceau pas plus. Cela permettra de vous concentrez plus facilement sur le seul jeu de l'artiste.
Ecoutez, puis interrogez-vous:
1°) Avec quel appareil (ou quelle chaine) la mélodie a le plus de continuité, les rythmes le plus de relief, les nuances le plus de subtilités, les silences plus de force et de profondeur.
2°) Essayez de repérer avec quel appareil le jeu est le plus vivant, le plus expressif, le plus chargé d'émotion.
3°) Avec quel matériel le musicien semble mieux jouer, et dont l'écoute vous capture et vous revivifie tout en vous laissant ensuite un sentiment de satiété et de sérénité.

Ne vous occupez pas des aigus, du médium, du grave, de la prise de son... Comportez-vous comme si vous étiez un critique musical au concert et ne vous préoccupez que de la musique et de l'interprétation! Oubliez la hi-fi.

Vous découvrirez alors des différences considérables entre 2 éléments ou 2 chaines dont les qualités strictement sonores - équilibre, pureté, bande passante, définition, dynamique- sont à peu près identiques.

Références:

- Savoir écouter - éditorial de Jean-Marie Piel dans Diapason n°394 juin 1993
- Haute-fidélité audiophile frisson musical et chair de poule -
- D'autres façons d'écouter - les corpuscules de Pacini - http://www.cairn.info
et encore:
"A quoi conduit, en définitive, la critique de matériel audio? L'habitude de couper le spectre sonore en petits cubes de basse, de médium et d'aigu finit par faire porter l'attention de l'auditeur sur des aspects précis du son plutôt que sur la nature profonde du message. Il en est de même pour ces journalistes de la vieille garde adeptes de la «scène sonore», qui en viennent à apprécier des effets n'existant pas dans la performance «live» originale. Dans certains cas extrêmes, certains finissent par ne plus écouter que le son, reléguant la musique au second rang..." (Revue Américaine «LISTENER» journaliste Bruce Kennett) lire la suite sur: http://groups.msn.com


12/11/2007 P.H.
Plus n'est pas forcément mieux
Le titre de ce post pourrait s'appliquer aux matériels "haut de gamme" vendus à prix d'or, car ils donnent l'impression que plus on "investit" (comme disent professionnellement les vendeurs) d'argent, moins leur qualité semble le justifier. Mais je ne veux pas passer pour un gâcheur de métier, aussi j'appliquerai aujourd'hui ce dicton à mes propres expériences. Il s'agit en l'occurrence de mes essais de la "grille Carbo-Quartz", nouvellement exposée par A.A. (NDLR: dans les mises à jour téléchargeables). J'avais l'espoir d'atteindre la qualité aperçue chez A.A. lors de sa démonstration de la "boîte Carbo-Quartz", à poser sur le lecteur (NDLR: la "grille Carbo-Quartz" est une version simplifiée de la "boîte Carbo-Quartz"). Je fais donc ma petite bidouille avec nappe en intissé, fil de carbone, scotch de masquage, baguettes bambou et autre sable de quartz. J'en fais 2 exemplaires, un pour le lecteur et un pour le préampli. Le 1er essai montre une amélioration légère mais agréable, puisque les dernières agressivités sont gommées. Mais pas d'effet sur l'espace sonore comme avec la boîte carbo. Par contre, chaque grille, chacune sur son boîtier, apporte sa contribution. C'est alors que l'idée me vient d'empiler les 2 grilles sur le lecteur. Et c'est immédiatement l'ouverture et l'extension de la scène sonore tant espérées! J'ai l'impression que les graves sont plus directifs, du coup les basses sont mieux étagées en profondeurs, les limites de la salle semblent reculées. La logique commande alors de fabriquer une 3ème grille pour le préampli qui s'était trouvé dégarni. Eh bien le résultat s'est avéré décevant, le gain de douceur n'étant pas probant, alors que la scène avait de nouveau rétréci. Même (non) effet si on empile 3 grilles sur le lecteur.
Résumons : une grille sur le lecteur, c'est mieux, 2 grilles sur le lecteur c'est super, 3 grilles sur le lecteur ce n'est pas terrible. Le toujours plus ne fonctionne que jusqu'à une certaine limite. Et si on faisait "différent" plutôt que "plus" ? J'ai alors l'idée de glisser la 3ème grille sous le lecteur, plus exactement sous la planche qui le supporte. Bingo ! Une nouvelle amélioration,????? comme une consolidation de l'espace sonore, une stabilisation de sa profondeur. Ainsi, en bidouille hifi comme en toute chose, c'est moins le "plus" que le "différemment" qui fait progresser...

D.I.Y. facile, non technique pour tout bricoleur mélomane



09/11/2007 A.A.
C'est quoi une bonne prise son?
Subjectivement, pour moi, c'est une prise de son qui a le pouvoir de se faire oublier et de transmettre au mieux le contenu émotionnel du message musical que les musiciens s'efforcent d'exprimer.
Objectivement, c'est une prise de son qui tente de satisfaire à certains critères techniques:
1- Respect de l'équilibre spectral et de son étendue, dont dépendent les timbres.
2- Respect de la définition sonore, dont dépend l'impression de précision avec laquelle on perçoit les sources sonores.
3- Respect de l'intensité et de la dynamique dont dépendent les niveaux sonores relatifs des instruments ou des voix et leurs nuances.
4- Respect des plans sonores, dont dépend l'impression de relief ( à ne pas confondre avec l'impression de profondeur qui peut exister sans relief).
5- Respect de la localisation.
6- Respect de le pureté d'inscription du signal (dans le cas d'enregistrements anciens: soufle, bruits de reports, distorsion)
7- Respect de la transparence et de l'intelligibilité (critère qui est intimement lié aux précédents et qui en découle en partie)
(source - un éditorial de Jean-Marie Piel paru dans Diapason en février 1995)

Au début de la stéréophonie, dans les années 1955 à 1965 environ, on utilisait pour les prises de son 2 ou 3 micros et un magnétophone à 2 ou 3 pistes... et on faisait de très belles choses. Puis on a augmenté progressivement le nombre de micros et le nombre de pistes, juqu'à consacrer un micro ou une piste par pupitre voire par instrument!. On a mis alors le doigt dans un engrenage où les avantages obtenus étaient chaque fois générateurs d'inconvénients nouveaux, plus ou moins bien maitrisés. Cette maitrise déjà délicate pour 2 canaux s'est avérée encore plus problématique avec les prises de son en multicanal pour le SACD!
Ce sont peut-être les bases qui ont été oubliées par certains...

Pour un petit retour salutaire aux sources: "Théorie et pratique de la prise de son stéréophonique" (éditions Eyrolles) écrit par 2 ingénieurs-enseignants: Christian Hugonnet (un ancien de Radiofrance, INA, IRCAM) et Pierre Walder (un ancien de DGG, BBC, Radio Télévision Suisse romande). L'ouvrage est même préfacé par Charles Dutoit. L'ouvrage s'adressait à l'origine aux débutants dans la prise de son, faisant un tour général des techniques de prises de son dans le monde et un rappel des notions de base de l'acoustique. A mon humble avis, en 2007, sa lecture est aussi vivement conseillée aux professionnels. Bien des preneurs de son pourraient en effet s'en inspirer voire y réapprendre leur métier, à entendre ce que certains commettent tant en CDs qu'en SACD.


05/11/2007 P.H.
En rev'nant d'la r'vue
En visitant un salon hifi de "haut de gamme", j'en suis venu à me demander sérieusement à quel jeu jouaient les démonstrateurs. Car qu'y ai-je vu ? Des systèmes de marques célèbres, voire prestigieuses, dont le coût dépassait parfois la décence, l'encombrement les limites du WAF (ndlr: WAF=Woman Acceptance Factor. Détermine globalement l'intégrabilité d'un appareil dans le logement selon le point de vue de madame) , et qui finalement … ne marchaient tout simplement pas. Oh ! bien sûr les graves étaient tendus, les aigus très propres, le son énergique mais quoi ? Où était l'émotion ? Comment expliquer qu'au bout de 5 mn on se détourne de la musique reproduite, qu'on pense bientôt à changer de disque ? Vous me direz, voilà des critères bien subjectifs. Alors revenons à une caractéristique bien concrète : la scène sonore. On dirait tout simplement que cette notion est ignorée des démonstrateurs ! Même si les instruments ne "se marchent pas dessus", ils sont tous dans le même plan, ils ne sont ni à gauche, ni au centre, ni à droite, mais partout en même temps. Aucune localisation, aucune stabilité, rien à quoi s'accrocher. Ce qui explique que l'on décroche rapidement, sans faire de jeu de mot.
N'osant poser de questions trop directes, de peur de passer pour un pédant, je restai fort perplexe jusqu'à la petite conversation d'après démo entre le représentant et le public, qui m'éclaira enfin : l'installateur n'avait pas eu le temps de vérifier les phases des 8 amplis, 2 filtres et autre pré-amplis. De même il avait dû "faire avec" le secteur du local. Bref, aucune optimisation de mise en œuvre. Un beau gâchis, car on ne peut que croire ces systèmes capables de bien mieux.
En quelques sortes on les comprend, car tout doit être monté, montré et démonté en un week-end, dans des salles certainement pas traitées ni même aux bonnes dimensions. Mais alors à quoi bon ? Quel client se lancera dans de telles dépenses sur la foi de démonstrations aussi peu … démonstratives ?
Il y a tout de même quelques gagnants dans l'affaire, ceux qui comme moi comparent ces "bijoux" à leur installation 50 fois moins chère et pourtant 50 fois meilleure !
Mais finissons sur une note optimiste, l'exception qui confirme la règle. Je me permettrais donc de citer, cette fois, une nouvelle marque anglaise d'enceintes panneaux, www.podiumsound.co.uk. Une technologie innovante, une mise en œuvre soignée, avec conditionnement du courant d'alimentation et respect des phases, des matériels simples mais efficaces, il n'en fallait pas plus pour enchanter les oreilles, et combler d'aise les auditeurs. Bref; une démonstration réussie. Certes le prix n'était pas encore donné, mais c'était tout de même 5 fois moins cher. Allez, encore un facteur 10 et on sera dans les prix de l'Audiophile Apiguide!

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