Le son vrai, naturel, en direct, est-il le seul mètre étalon de la Hi-Fi?

Hi-Fi signifie high fidelity, haute-fidélité.

Mais fidélité à quoi? il faut bien avoir un élément référant. Il est rarissime qu’on ait été présent à un concert le jour même de son enregistrement et qu’on en possède justement la version CD qui en a été gravée. Faute d’un tel outil de comparaison idéal, on doit donc prendre des éléments séparés que l’on connait bien pour les avoir entendus en vrai, certes dans d’autres circonstances. Le concert de musique non amplifiée doit dès lors constituer la référence auditive en Hi-Fi.
Quel que soit le genre de musique, rien ne me régale plus les oreilles que d’entendre des instruments acoustiques et des voix bien humaines en direct. Quand on retrouve les mêmes sensations sur sa chaine Hi-Fi, on sait qu’elle est bien réglée. On peut tout lui faire jouer.

La fée électricité n’a pas eu que des avantages au plan musical.

Les sonos qui étaient sensées dans les années 60 ne faire qu’un appoint pour les rangs de fauteuils les plus éloignés de la scène sont rapidement devenues prépondérantes, envahissantes puis tonitruantes. Les enceintes acoustiques sont devenues des murs d’enceintes. Le son vrai disparait de plus en plus au profit de celui des amplis, des synthétiseurs, des ordinateurs ou des mix des DJ. Aucune référence n’est possible avec de tels sons amplifiés ou fabriqués à la carte, sur le moment. Aller au concert amplifié c’est en fait aller écouter des haut-parleurs, et parfois dans de moins bonnes conditions que chez soi. Heureusement dans ces concerts avec sono l’intérêt se situe alors ailleurs, sur l’ambiance, son côté festif, dansant, vivant, participatif.

Trop rares et mal signalés

concert non amplifié

concert non amplifié, zéro puissance ajoutée, certifié musique Bio

Les concerts non amplifiés devraient être signalés un peu à l’image des produits Bio, identifiés par un label, un macaron. Si vous voulez vraiment avoir une référence auditive saine, pour ensuite régler correctement votre chaine hi-fi, seuls les concerts et récitals sans micro, sans amplis, sans instruments électrifiés peuvent vous servir de points de comparaison. Le classique a encore la chance d’être relativement épargné, encore que…

La musique non amplifiée et jouée dans son bon contexte

L’été est la saison des concerts et beaucoup sont de petits bijoux, à dimensions humaines, à l’atmosphère conviviale avec une grande proximité entre le ou les artistes et un public complice. Je suis par contre toujours un peu déçu du nombre de concerts joués devant une assistance très (trop) nombreuse et dans un endroit souvent trop vaste ou inadapté acoustiquement. La musique doit toujours coller avec le lieu pour lequel elle a été écrite, pensée, par le compositeur.
Un nocturne de Chopin joué au Carnegie Hall devant 2800 spectateurs m’a toujours paru quelque peu déplacé, même joué par Horowitz :

Je préfère de loin un contexte un peu plus intimiste, qui colle mieux à l’esprit de l’œuvre:

Cohérence!

Toute musique a besoin de cohérence et cela implique qu’elle conserve une homogénéité et un certain naturel. Autant une sono pour un concert hard rock se conçoit, voire s’impose, autant cette sono devient ridicule quand on veut faire partager à 100m de distance ce qui doit s’apprécier dans un cercle rapproché d’intimes. Bien sûr nombre de musiques n’existeraient pas sans micros et amplis, les variétés, le jazz, la pop etc… mais il est évident que toutes les musiques nées longtemps avant l’électricité peuvent facilement se passer de toute amplification, le classique, l’opéra, la musique ancienne, la musique traditionnelle, ethnique, folklorique, les musiques à danser régionales, le chant en général, individuel ou choral… il suffit de les rejouer dans le même contexte, sans chercher à en multiplier inconsidérément le nombre d’auditeurs.

Cela fait beaucoup de possibilités pour se faire des références auditives et retrouver comment sa chaine hi-fi doit sonner pour ressembler à un son vrai de référence écouté en « direct live ». Dès lors qu’elle est fidèle à ces quelques échantillons gravés dans votre mémoire auditive ladite chaine peut reproduire n’importe quoi, y compris du synthé et des concerts métal punk hardcore ou encore Lena Horne et Billie Holiday en 1943. On comprend alors que si fidélité il y a, c’est d’abord à vos souvenirs, à votre mémoire auditive.

Le son vrai, c’est aussi la richesse infinie des timbres

L’oreille s’ennuie vite, et outre la mélodie et le talent de l’artiste, elle se régale de la variété des timbres (la mienne en tous cas), tant des instruments que des voix. L’oreille est naturellement gourmande et celle du mélomane est même à la fois gourmande et goulue voire goinfre. Le foisonnement des timbres est comme le bouquet final d’un beau feu d’artifice, on ne sait plus où donner de l’oreille, tant elle est sollicitée sur de multiples aspects, tous aussi attrayants et séduisants les uns que les autres. Quand les timbres se confondent, s’estompent dans un son uniforme, gris, la musique en souffre énormément. Son intérêt chute vite.

Placido Domingo, Jose Carreras et Luciano Pavarotti, un exemple de maxi sono mondiale

Quand les trois ténors chantèrent en 1994 au Dodger Stadium, le stade de baseball de Los Angeles, devant 56000 personnes, avec la retransmission par les TV du monde entier, l’objet du concert était d’abord évènementiel, festif, la musique n’étant qu’un prétexte. On fêtait la Coupe du monde de football organisée pour la première fois aux États-Unis.
Quel mélomane présent ce jour-là au Dodger Stadium aurait pu vraiment apprécier dans de telles conditions acoustiques le timbre fait d’or et de miel qui caractérise la voix exceptionnelle de Pavarotti? Aucun à mon avis sauf peut-être ceux situés aux premiers rangs, à moins de 10 mètres du trio légendaire .

NB. Sur cette vidéo, et en outre avec le son compressé du flux en streaming, ce qu’on entend de la voix de Luciano Pavarotti n’est qu’un très pâle reflet de la réalité, subjectivement tout au plus 10% ! Certes ce qu’il en reste est beau, mais c’est bien peu.

Une référence à double titre: Natalie Dessay, Véronique Gens, Patricia Petibon, Laura Claycomb… Haendel

Si vous voulez à la fois vous faire plaisir et tester votre chaine hi-fi, si vous voulez voir à quel point elle est fidèle (ou infidèle) aux timbres de voix, procurez-vous un CD sur lequel chantent des sopranos: j’ai choisi Haendel, Arcadian duets, avec Laura Claycomb, Natalie Dessay, Véronique Gens,    Patricia Petibon, Juanita Lascarro, etc. (Marijana Mijanovic et Sara Mingardo sont des alto, donc les identifier est facile, tout comme les voix d’hommes, encore que Brian Asawa soit un contreténor)
Sur 99% des chaines hi-fi on aura du mal à distinguer qui chante quoi entre les différentes sopranos. Sur certaines chaines Hi-Fi, et pas forcément équipées de lecteurs compact disc médiocres, on peut croire que tout le CD se réduit à deux chanteuses.

Voici les différents duos de ce CD:
Plages 1,2: Natalie Dessay et Véronique Gens
Plages 3,4,5: Laura Claycomb et Anna Maria Panzarella
Plages 6,7,8: Patricia Petibon et Paul Agnew
Plages 9,10,11: Patricia Petibon et Anna Maria Panzarella
Plages 12,13: Juanita Lascarro et Brian Asawa
Plages 14,15,16: Laura Claycomb et Sara Mingardo (alto)
Plages 17,18,19: Laura Claycomb et Anna Maria Panzarella
Plages 20,21,22: Patricia Petibon et Marijana Mijanovic (alto)
Plages 23,24,25: Laura Claycomb et Sara Mingardo (alto)

Sur une chaine bien euphonisée (*) et qui lit en SARD++ cela paraitra pourtant évident, on identifie chaque chanteuse sans le moindre effort, tout comme au vrai concert en direct.

Toutes pareilles?

Si vous n’arrivez pas à différencier ces voix sur votre système audio, ne soyez ni surpris ni déçus, c’est arrivé à d’autres avant vous et pas des moindres question oreille. Quand elle écoutait des CD issus de la numérisation de ses propres enregistrements analogiques Elisabeth Schwarzkopf n’y reconnaissait pas les voix de ses partenaires de chant ! (relire http://api.guide.free.fr/archive064.htm) alors qu’en microsillon, elle n’avait aucun problème pour les reconnaitre.

Le CD audio a ses propres limites, qui apparaissent encore plus vite sur les timbres de voix. Le CD ne peut vraiment être euphonisé, ne peut sonner naturel qu’une fois dématérialisé, le support physique supprimé, une fois le phonogramme extrait et lu en SARD++.
Elisabeth Schwarzkopf aurait été heureuse que cela existât de son temps. Le mélomane de 2012 est donc un grand privilégié qui aurait bien tort de se priver d’une telle avancée musicale!

(*) Ce CD Arcadian duets permet de mettre en évidence l’effet bénéfique cumulatif de chacune de mes bidouilles anti PNI. (voir lexique)  On mesure l’avancement de l’euphonisation pas à pas. Par exemple je mets d’abord en route l’ensembe COT + Quietline + Sarcoquartz actif… l’effet est immédiat, les voix commencent à bien mieux se différencier. J’allume alors l’Ambiophoniseur de COT … nouveau gain encore plus sensible.
J’installe ensuite l’Audionizer ISS…  la scène sonore acquiert une transparence qui fait du coup apparaitre les voix totalement naturelles, incarnées. Enfin je branche l’Audionizer VIP et j’attends 60 secondes qu’il diffuse… à ce stade on est comme en prise directe sur le lieu de l’enregistrement.
On ne pense même plus aux timbres des voix car ce sont les personnes elles-mêmes qui semblent présentes physiquement. La crédibilité est confondante.

NB. Aucune de ces bidouilles anti PNI n’est en contact ni avec le PC, ni avec la chaine hi-fi, ni n’affecte bien sûr le fichier wav SARD lu en Ramdisk. L’effet est totalement aérien, à distance par voie électromagnétique/moléculaire.
Le bienfait sonore se constate sur enceintes acoustiques, mais aussi au casque Stax Lambda et même avec des simples oreillettes intra-auriculaires Philips !

L’ampli naturel existe, et depuis longtemps!

Théâtre antique d'Epidaure en Grèce

Théâtre antique d’Epidaure en Grèce

Les lieux qui peuvent accueillir des milliers de spectateurs existent pourtant depuis des siècles, et sans aucune sono, avec une acoustique naturelle, ce sont les théâtres antiques grecs. Les visiteurs du théâtre grec d’Épidaure (amphithéâtre qui pouvait recevoir quelques 14000 spectateurs) ne manquent jamais de se livrer à des expériences de chuchotements et de craquages d’allumettes, qui se révèlent audibles de leurs compagnons, même depuis les gradins les plus élevés. Là, oui, ils auraient pu vraiment apprécier la voix de Pavarotti dans tout ce qu’elle a d’unique.

Sur les programmes, on devrait mentionner la chose tant elle devient rare: « Concert direct avec de vrais instruments et de vrais gens, sans micros, sans sono… » avec le cas échéant une précision:  » Attention, en raison de la salle, le nombre d’entrées est limité à X personnes mais toutes les places y sont excellentes. » Un rêve…

Mentir mais bien!

Paradoxalement, la très haute-fidélité c’est l’art de bien tromper, c’est tromper l’oreille, c’est essayer de donner au cerveau l’illusion qu’il perçoit le son réel et non celui reproduit pas les enceintes. La haute-fidélité, c’est le mentir-vrai. La haute-fidélité est une expression incomplète à laquelle manque le second terme de la comparaison (du genre « Quelle différence entre un pigeon? » ) … et que chacun complète à sa façon, personnelle, subjective.

Sur un forum, j’ai repéré ce post, fort judicieux, que je me permets de reproduire:

Haute fidélité : fidélité à quoi ?

Message par … , Lun 31 Mai 2010 16:23
Bonjour à tous,
Amateur de musique depuis longtemps, (j’écoute de tout), je suis passionné de hifi depuis 30 ans et j’ai 46 ans. Je fais de la guitare classique, mon fils fait du piano. J’ai travaillé dans un orchestre de musique classique et ai participé à des réalisations de CD avec le Deutsche Gramophon et Telarc.
En musique classique, j’ai assisté à des concerts un peu partout en Europe et aux Etats-Unis.
Au répertoire de l’orchestre dans lequel je travaillais comme coordinateur, il y avait notamment la 7ième de Beethoven. J’ai donc eu l’occasion d’entendre cette symphonie des dizaines de fois dans des lieux aussi divers que le Concertgebouw à Amsterdam, le Barbican Hall à Londres, le Vredeburgmuziek centrum d’Utrecht, le Studio 4 à BXL Flagey, etc…
C’est très simple, l’acoustique des différentes salles de concerts peut être tellement différente que je pose la question : Haute-Fidélité : fidélité à quoi?

Je pose la même question lorsque l’on constate que les conceptions de prise de son sont dépendantes de l’ingénieur du son et qu’elles influencent considérablement l’enregistrement.
Exemple : l’enregistrement d’une symphonie avec 3 micros placés le long du plateau devant l’orchestre à une hauteur de 2,50 m sera très différent de l’enregistrement fait à l’aide d’une dizaine de micros placés devant chaque groupe d’instrument à 2,50 m de hauteur. Et ensuite tout est retravaillé sur ordinateur ou l’on augmente certaines fréquences pour que le solo de tel ou tel instrument s’entende mieux.

Sachant cela et y ayant participé, je peux vous dire que souvent la musique imprimée sur le CD est plus détaillée que la réalité du concert. Il y a des installations Hifi qui sont tellement claires que vous entendez des notes inaudibles lors d’un concert…
Clarté n’est donc pas = fidélité de la reproduction.
Avant tout, un matériel est rarement mauvais ou bon, c’est une question de goût. Et chacun a une perception des sons qui lui est propre d’une part au niveau acoustique proprement dit ne fusse que par la morphologie de l’oreille mais également au niveau psychologique.
Alors oui, les câbles quels qu’ils soient (HP, modulation, secteur) ont une inflence sur la reproduction sonore, mais attention, ce n’est pas parcqu’il y a une différence que c’est mieux. Et à partir d’un certain niveau, on navigue dans l’irrationnel.

Chacun en tirera des conclusions. Le principal est de ne pas être dupe.

source: http://www.forum-audiophile.fr/vos-impressions-nous-interessent-f9/haute-fidelite-fidelite-a-quoi-t9259.html

Ma définition de la Hi-Fi

La haute fidélité signifie pour moi fidélité à la musique et fidélité aux émotions qu’elle provoque. Être fidèle à la musique c’est à la fois respecter le compositeur et respecter les musiciens en reproduisant le mieux possible le message, l’intention, le sens qu’ils veulent donner à leur interprétation. C’est aussi respecter en la reproduisant le plus précisément possible la prise de son et l’acoustique du lieu, qui donne son cachet personnel à tout enregistrement, c’est l’intention du ou des ingénieurs du son, du directeur musical qui pilote le mixage.
Au plan purement technique, matériel, l’électronique ne doit rien ajouter qui n’est pas dans la source lue, ne rien omettre non plus. Si les matériels audio satisfont aujourd’hui facilement à cette exigence, il n’est est pas de même avec le dernier acteur qui détermine in fine et en grande partie le rendu sonore d’une chaine hi-fi. Cet ultime acteur est le contexte dans lequel la chaine hi-fi fonctionne.

Le contexte

C’est l’acoustique du lieu d’écoute, la pièce, le salon, son environnement sonore plus ou moins calme, plus ou moins silencieux, c’est la qualité du courant secteur dont il dispose, la qualité de la terre, c’est le voisinage immédiat et les équipements/appareils électriques et électroniques qui fonctionnent à proximité ou même plus loin, c’est enfin l’ensemble des champs électromagnétiques ambiants aériens et filaires du lieu.

Qui compte pour combien?

Si je devais répartir les rôles de chacun au sein d’un système audio hi-fi, au pifomètre je dirais de la source musicale compte pour 1/3 (le phonogramme), la chaine au sens matériel compte pour un second tiers et le contexte local constitue le dernier tiers.
Depuis pratiquement 40 ans, le tiers du milieu est bien maitrisé, le premier tiers qui avait beaucoup « trinqué » avec l’apparition du CD audio est désormais maitrisé avec la récupération du phonogramme et sa lecture en SARD++, reste le dernier tiers dont hélas plusieurs paramètres sont trop souvent négligés et d’autres sont sans solution commercialisée efficace.

L’acoustique de la pièce est souvent oubliée, les traitements acoustiques inexistants. En prendre conscience et s’atteler au problème est une nécessité impérieuse. Rien de bien compliqué sauf qu’il faut concilier la chose avec le WAF.

Par contre il reste des paramètres sur lesquels on est presque impuissants, parce que d’une part ils sont difficiles à cerner et d’autre part parce qu’on ne peut pas les anticiper. Qu’un voisin s’équipe en CPL, qu’un autre branche un Femto et toute votre bel équilibre sonore peut être à revoir chez vous… ce peut tout aussi bien être un atelier clandestin qui installe 30 machines à coudre dans le sous-sol de votre immeuble ou de l’immeuble contigu!

Bidouille anti-PNI – contre-mesure protectrice

Les PNI (voir lexique), c’est comme un virus qui mute en permanence… et chaque mutation impliquera de rechercher un nouveau remède efficace. Pour l’heure cela passe par mes bidouilles et le DIY car pratiquement rien n’existe dans le commerce. Ce n’est pas simple et cela demande du temps, de la patience, de la ténacité. Par chance, c’est peu coûteux et pas trop compliqué à fabriquer. C’est hélas un combat permanent à une époque où les technologies sans fil se multiplient.


À propos de L'audiophile AA

L'Audiophile Apiguide c'est plus de quarante années de recherches originales dans le domaine de la hi-fi, de la musique et de la psycho-acoustique. C'est une réponse à tous les mélomanes du XXIè siècle qui constatent jour après jour que la musique n'est plus au rendez-vous de leur chaine Hi-Fi, et qui n'ont trouvé aucune solution satisfaisante avec les matériels audio actuels du commerce, même les plus onéreux des marques les plus prestigieuses. Il suffit d'être un peu bricoleur et d'avoir l'esprit ouvert à d'autres voies que l'électronique habituelle...
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