Episode 2, suite…
Après plus d’une centaine d’heures passées à lire des fichiers audio variés le convertisseur N/A TEAC UD-501 s’est-il amélioré? La réponse est OUI.
A-t-il révélé à cette occasion des qualités musicales hors du commun? la réponse est NON.
Est-il musicalement acceptable selon mes critères personnels? La réponse est NON.
Laisse-t-il présager un avenir plus glorieux? La réponse est… Peut-être.
Couvert de louanges
Cet appareil est unanimement encensé par les revues spécialisée et par nombre d’internautes. Au delà du Panurgisme, je crois qu’il faut remettre les choses à leur juste place. Je suis loin d’avoir été emballé par mon premier contact avec ce convertisseur N/A.
De prime abord le Teac UD-501 m’a même paru moins séduisant à l’oreille que le petit DAC Gamax à 42€ (*), ( relire mon ancien billet ) avec pour le Teac un rendu sonore moins équilibré, moins vivant, plus abrupte, plus vert.
Eviter les pièges
Quand on écoute le Teac UD-501, à la fois trop tôt et trop vite, on peut se faire piéger par des différences flagrantes. Ce n’est pas parce que le son est différent qu’il est forcément meilleur. Il ne faut pas confondre la superficialité du son avec ses qualités profondes:
- la violence n’est pas l’autorité
- la rutilance des timbres n’est forcément synonyme de véracité
- la tonitruance n’est pas le « Grand Son »
- la matérialité 3D ne fait pas à elle seule la crédibilité de l’objet sonore
- les détails « nouveaux » qui jaillissent ne sont pas forcément des « plus ». Ce sont souvent des effets de masque qui mettent artificiellement en valeur ceci en occultant cela.
- la réverbération « bête » ne fait pas l’acoustique de salle.
- l’absence de bruit ne fait pas le silence habité, sa profondeur, sa noirceur.
- la géométrie de la scène sonore ne se réduit pas à la largeur, un premier plan et un arrière plan, fut-il lointain, il faut aussi les plans intermédiaires et qu’ils soient construits. etc. etc.
Et même quand ces conditions sont satisfaites, ça ne fait pas naître pour autant chaque fois l’émotion. Il faut encore l’étincelle qui enflamme le mélange. L’émotion, c’est cela qui compte!
Petite pause musicale
Au casque seulement
L’écoute est faite par la sortie casque du Teac, avec le Fostex TH7B, afin de ne pas être influencé par des câbles de modulation plus ou moins bons en sorties lignes. Je n’utilise pas les sorties symétriques dont je ne pense que du bien dès lors qu’elles sont à un usage professionnel pour des appareils distants de plusieurs dizaines de mètres.
L’écoute sur enceintes acoustiques est prématurée, de même que l’écoute au casque Stax.
Le casque Fostex n’est certes pas aussi analytique qu’un Stax Lambda Signature, mais il est très équilibré et il peut se brancher à la sortie casque (excellente, en classe A) de l’E-MU 0202. Si on ne peut pas faire une comparaison A/B immédiate (test instantané que je trouve assez débile pour percevoir l’émotion, s’en imprégner) il suffit de débrancher la prise secteur de l’un pour la remplacer par l’autre au sortir des filtres du transfo symétriseur 300VA. Cela ne prend que quelques secondes.
Avec le Fostex TH7B je dégrossis, plus tard je cernerai les bidouilles d’euphonisation qui marchent. Peaufiner leur réglage viendra par la suite avec le casque Stax et avec les enceintes.
Un Diapason d’or
En Octobre 2013, on pouvait lire dans la revue Diapason le commentaire suivant:
Ecoute – Par rapport à notre lecteur CD de référence [NDLR - c'est déjà une comparaison inégale qui favorise le UD-501], l’image sonore est légèrement plus détaillée et précise , quoique accompagnée d’une infime brillance [infime, tu parles!] fort peu rédhibitoire [!], car on gagne en richesse d’informations [artificielles!], qualité première d’un bon convertisseur [ce n'est pas ce que je place en premier]. Les violons se distinguent par leur fraîcheur, leur luminosité naturelle. Autre plus-value, l’impression de « tourner » autour des instruments, à la faveur d’une scène sonore mieux définie et plus profonde [le lecteur CD n'est pas vraiment la référence à prendre!]. Les extinctions de notes sont très convaincantes… etc.
Points faibles: aucun
Bilan, il se voyait décerné un diapason d’or:
http://www.teac.fr/images/pdf/Presse_UD-501-Diapason-OR-N617-Oct2013.pdf
Il faut se rappeler que le Magazine en question compare toujours les appareils dans une même gamme de prix, ce qui est louable en soi, mais encore faut-il qu’ils appartiennent à la même famille. Comparer des convertisseurs entre eux (et ça ne manque pas dans la tranche 600 à 1000€) eut été plus homogène que comparer un convertisseur avec un lecteur CD de salon. A noter que ce même magazine Diapason en Février 2013 notait pour ce même UD-501, Points faibles: guère (donc en Février il en avait) et non pas « aucun ». Il n’était alors noté que « Top son » et pas Diapason d’or.
Cruelle confrontation
A ce stade la comparaison avec le convertisseur E-MU 0202 bidouillé AA (six fois moins cher! mais en partie DIY) est fort cruelle pour le Teac UD-501. L’E-MU 0202 fait jaillir l’âme de la musique, son éloquence vibrante, sa tension de chaque instant. On reste suspendu à ses lèvres dans l’attente impatiente de la suite. Rien de tout ça ne ressort avec le UD-501 au sortir de sa boite ou encore mi rodage (50 heures). Après plus d’une centaine d’heures les choses s’améliorent sensiblement mais sans arriver au niveau d’émotion engendré par l’E-MU 0202. Mais peut-être faudra-t-il attendre 200 ou 300 heures de service pour que l’UD-501 se libère vraiment.
L’émotion en question
Pour cerner l’émotion, la capacité à émouvoir d’un convertisseur N/A nul besoin pour cette première décantation d’écouter 40 ou 50 airs pendant des heures.
Les quelques morceaux suivants suffisent, et en 30 secondes par air, on sait ce qu’on a avec l’un et pas avec l’autre:
-Schubert, Le voyage d’hiver, Der Leierman, Thomas Hampson,
-Mozart, La flûte enchantée, Air de Pamina, Ach, Ich Fuhl’s
-Verdi, Macbeth, La luce langue, Julia Varady
-Dvorak, Concerto pour violoncelle, 1er mvt Allegro, Mtislav Rostropovitch
-Haendel, Ariodante, Acte II Scherza infida, Anne Sophie Von Otter
-Castaldi, Tasteggio save, Chi vidde piu lieto, Guillemette Laurens,
-Berlioz, Les nuits d’été, Crespin
-Verdi, La traviata, Bergonzi/Caballé
Petite pause musicale
Les points faibles du UD-501
- Un équilibre montant qui dénature le son, au profit d’une brillance artificielle qu’on peut vite prendre pour de la précision.
- Un son clairet qui le rend inapte en l’état à restituer de façon crédible les grands orchestres symphoniques, la voix humaine ou simplement un piano de concert.
- Une pêche qui frise l’agressivité et qui n’est pas du tout ce que je nomme « le Grand Son ».
- Une rythmique qui confond vitesse et précipitation, sans en faire ressortir les nuances, les inflexions les plus fines.
Cette appréciation m’est toute personnelle et faite dans un contexte précis avec le cordon secteur fourni et un câble USB d’origine E-MU. Elle pourra paraître sévère, voire injuste, à ceux qui ne tarissent pas d’éloges sur ce DAC. Mais je conseillerais à ces encenseurs d’aller assister à quelques concerts classiques pour retrouver des éléments de référence auditive sains.
Maintenant qu’il est supposé être rodé – mais rien n’est moins sûr – on ne peut pas dire qu’il s’agisse de défauts de jeunesse des composants. Certes on peut encore attendre que l’appareil s’affine au fil du temps, du moins on peut l’espérer. Mais je pense qu’il faut chercher ailleurs la raison de ce déficit musical.
Les causes possibles
Tout d’abord les câbles: câble secteur, câble USB et ensuite bien sûr les câbles de modulation RCA. J’insiste sur le rôle primordial du câble USB dans le cas présent.
Pour le premier essai j’avais utilisé un câble USB de 1,8m fourni à l’époque par Creative Lab Pro avec l’E-MU 0202. Câble laissé tel quel pour le UD-501 alors que ce même câble bénéficie d’une euphonisation sophistiquée par le « KillJitterUSB » pour mon E-MU 0202 bidouillée AA.
Comme je l’ai dit précédemment, j’ai acheté un câble USB « audiophile », Furutech GT2, spécialement pour ce UD-501, câble dont la conception sérieuse m’a séduit, et à un prix encore raisonnable. J’ai donc branché ce beau câble bleu nuit.
Enfin écoutable
La transformation apportée par le câble USB Furutech GT2 est radicale!
Le son se rééquilibre avec un bas médium, haut grave et grave désormais bien présents et bien articulés. Le son ‘clairet’ a quasi disparu. Les timbres des voix commencent à s’affirmer. Le piano sonne ‘presque’ comme un piano. Le violoncelle retrouve en partie sa caisse boisée. Les voix commencent à prendre de la chair.
J’ai pris un câble GT2 en 1,8m (comme celui de l’E-MU auquel il est confronté) mais on peut choisir un câble le plus court possible, 60cm, histoire de réduire au minimum la distance entre PC et DAC.
Seule manque encore la vie, celle qui fait jaillir l’émotion.
La quête de l’étincelle de vie devrait être l’apanage de l’euphonisation, laquelle devrait supprimer toutes les brillances artificielles, et surtout ce scintillement du son, ce petit halo irisé, propre aux PNI non maîtrisées. La crédibilité devrait largement y gagner, l’émotion aussi. Mais tout ceci reste encore au conditionnel.
Petite pause musicale
Un mini dopeur d’émotion
Ne voulant pas faire lancer mes lecteurs dans la bidouille assez complexe du KillJitterUSB (voir le dossier 137 dans mes fichiers perso), j’ai tout de même doté ce câble Furutech GT2 d’un petit cylindre que j’ai baptisé EMO-BOOSTER, facile à faire… il améliore bien les choses, sans arriver, au niveau d’émotion de l’E-MU 0202 euphonisée, équipée avec son câble USB quelque peu monstrueux.
De même, poser le UD-501 sur une petite tablette mélaminée 21x29cm en 16mm avec dessus un napperon intissé, bords crantés, zébré à 45°de bandes alternées Iode/Carbone/Cobalt et 5 patins feutre en dessous, lui donne une autre assise, un autre aplomb, de la sérénité. (Pour le DAC Teac UD-H01 – et pour répondre au commentaire de Moa des bois – la tablette mélaminée sera réduite à 21,5mm x 23 mm)
Tout ceci sera repris en détail dans un fichier 140-DacTeacUD501.
Les autres maillons faibles
A ce stade il me reste donc à traiter le cordon secteur, à choisir de bons cordons de modulation, et bien sûr il me reste à faire le plus gros, à euphoniser l’appareil, si possible sans l’ouvrir.
Les points positifs du Teac UD-501
Il accepte le rééchantillonnage local du player audio en 176,4kHz, et 32 bits interne
Son filtre DF (Slow, Sharp ou Off)
Son driver est bien écrit, avec un bon mode ASIO
Ses 2 convertisseurs N/A BurrBrown PCM1795 sont excellents (mais à mon avis ils le sont tous!)
Son ampli casque est très bon
Sa construction est très soignée.
Et… c’est tout!
La multiplication des entrées et des sorties tient plus d’un phénomène de mode.
Le reste, au plan de sa musicalité, bien que rodé (?), est encore largement en devenir.
Episode 3 : le DAC UD-501, est-il améliorable?
En effet, la question se pose de savoir si l’appareil va se prêter à une euphonisation seulement externe. Sera-t-il assez réceptif? Est-ce que cette approche « non intrusive » sera suffisante? Le fait d’avoir une alimentation entièrement intégrée sera-t-il neutre ou bien pénalisant, voire rédhibitoire?
J’ai pourtant le sentiment que le DAC TEAC UD-501 est musicalement très améliorable, reste à savoir comment et jusqu’à quel point. Il y a du travail, ce n’est pas gagné.
Mais j’ai bon espoir sinon je n’écrirais pas ces articles. Je ne parle en effet jamais des perdants, seulement des gagnants ou des « espoirs » comme dans le cas présent.
Un bon mariage
Le DAC Teac UD-501 se marie fort bien avec le câble USB Furutech GT2, et si on veut une solution simple, équilibrée et pas trop onéreuse on peut parfaitement lui adjoindre le casque Fostex TH7B. On pourra écouter tous types de musiques, de manière assez honnête. Et ne croyez pas que le Fostex TH7B sera le maillon faible de l’histoire, pas du tout.
Un bon mariage, mais pas follement enthousiasmant. Pour un mariage d’amour, pour le coup de foudre, les épisodes suivants, 4 et 5 (l’euphonisation) seront déterminants et toujours analysés avec le casque Fostex.
Une affaire à suivre…
>>> Se reporter au billet précédent pour relire le début du feuilleton.
(*) Le petit DAC Gamax est livré avec un câble USB plat qui lui va très bien ! Aucune dépense supplémentaire.
En avant première
Un gros effort esthétique de AA , c’est rare.
Sans pouvoir encore dévoiler les détails de ce qu’il y a dans ce gros coffret noir, hormis bien sûr le convertisseur N/A Teac UD-501 laissé intact dans son boitier d’origine, voici l’aspect final de la version euphonisée AA. Le halo de lumière au dos du coffret vous donnera cependant une petite indication. Le look après bidouilles restera donc acceptable par le WAF.