On pourrait croire qu’une chaine hi-fi qui reproduit chez soi un concert symphonique n’a pas besoin d’autre chef que celui qui dirige l’orchestre philharmonique lors de l’enregistrement.
D’ailleurs même la chaine hi-fi la plus chère du monde est toujours livrée sans chef spécifique. C’est bien une preuve, ça! (je plaisante, bien sûr)
Hélas vous pouvez dépenser des sommes ahurissantes pour avoir la chaine hi-fi la meilleure du monde, et musicalement être déçu.
La musique qui vous sera restituée sera en effet impactée par trois facteurs extérieurs à la chaine:
- la source musicale,
- la source d’énergie,
- la bulle électromagnétique locale.
Ceci en supposant que vous ayez bien maitrisé par ailleurs l’acoustique du local.
Trois en sus de la chaine
Un: La source audio c’est le phonogramme, qui se présente aujourd’hui sous la forme du fichier numérique. Ce fichier contient par définition 100% des informations musicales issues de la prise de son (supposée de qualité).
Deux: Le second élément est le courant secteur qui vous est délivré, et la qualité ou propreté relative (sale, de par sa nature même de collecteur) de la terre à laquelle son neutre est référencé.
Trois: Le troisième élément concerne tous les champs électromagnétiques locaux, véhiculés par les fils électriques du secteur, par la ligne téléphonique fixe, et induits par les champs ambiants de votre milieu aérien (wifi, DECT, téléphonie mobile, BlueTooth…)
Parvenir à obtenir la restitution des 100% du phonogramme ne dépend donc pas que de la chaine seule.
Petite pause musicale
Pas toute la musique
Au mieux, une excellente chaine restituera 95% du contenu musical du fichier source. Cette partie manquante, à supposer (soyons optimiste!) qu’elle ne représente que 5%, ne s’analyse pas avec des instruments, rien de transparait aux mesures, mais elle s’entend bigrement. Les instruments de mesure vous diront que tout y est, mais pas l’oreille! En effet c’est dans les 5% manquants « subjectifs » que le mélomane trouve son grand bonheur. C’est là que surgissent le chatoiement des timbres, le peps, la vie, le tonus, le plaisir communicatif de jouer des instrumentistes. C’est là que les plus petites intentions de la soprano apparaissent, que les plus infimes inflexions de la voix se font sublimes.
C’est là que le discours musical prend tout son sens et que même les musiques les plus ardues deviennent comme par magie enfin accessibles et compréhensibles au béotien que vous êtes (moi en tous cas).
Des remèdes
Ces trois fauteurs de trouble, sont maitrisables, la source en premier lieu par une bonne extraction en mode NRT (voir lexique) ou par téléchargement en qualité CD wave 16bit/44,1kHz (merci Qobuz) , et par la lecture en mode dématérialisé vrai SARD++, le reste se traite par l’euphonisation du système complet, à savoir la chaine hi-fi et son contexte local.
Ce qui compte dans une chaine hi-fi
La transmission de l’émotion suscitée par la musique reste l’objectif de toute chaine hi-fi. Si vous n’avez pas compris ça, continuez à écouter du mp3 sur votre téléphone mobile. Une chaine peut avoir des performances chiffrées mirobolantes, un coût faramineux et pourtant ne transmettre que faiblement l’émotion, le sens du discours. C’est ce que j’appelle la musicalité. La corrélation entre le prix de la chaine et sa musicalité n’est pas du tout vérifiée. On constate même qu’il n’est pas nécessaire d’investir des sommes folles dans le matériel. En effet, ce qui compte vraiment dans la musique peut être restitué même par du matériel très banal, à la limite, un matériel qu’on ne qualifierait pas de hi-fi. La notion de hi-fi souvent bardée de chiffres n’a que peu de rapport avec la fidélité au discours musical. La chose vous semble étonnante? Non, rien de surprenant à cela, simplement on ne s’attachait pas à résoudre le vrai problème, lequel se passe en amont et en aval de la chaine. On passait donc à côté du problème, en l’ignorant. Cela fait d’ailleurs plus de trente ans qu’on passe « à côté », à force de penser l’électronique de manière « conforme »
La pensée conforme en hi-fi
A force de seriner que tout se passe dans les circuits, avec pour seuls acteurs des semi-conducteurs, des résistances, des condensateurs, des bobinages, des fils conducteurs et de l’électricité, à force de seriner que tout se mesure avec des appareils, on limite le champ des possibilités, on se met des œillères, et… on stagne. Il fallait penser la hi-fi autrement, au delà des seules électroniques. Les précurseurs dans ce domaine hors des sentiers battus ne sont pas légion, et hormis votre serviteur, je citerais Gérard Noël de la société OSH (Inventeur de la théorie des MIS, Micro Inductions de Surface, et le premier à parler des effets acoustiques des molécules polaires de l’eau présentes dans l’humidité de l’air) et plus tard Pierre Johannet (l’inventeur du Ionostat, de la théorie des MDI et du réseau ionostatique), autant de théories très controversées par les tenants de la pensée conforme, les objectivistes épris du peu que l’on sait mesurer avec des appareils et adeptes de la pensée unique: « tout ce qui s’entend se mesure »… mon Dieu, quelle prétention! Il y a tant de choses qui ne se mesurent pas en hi-fi et qui s’entendent fort bien…
Petite pause musicale
Se donner un chef d’orchestre
Sans chef, un orchestre joue de manière décousue, presque chacun pour soi, et la ligne directrice se disperse, le discours musical perd son sens. Et cela, même si pris individuellement chaque instrumentiste est talentueux. Mieux, le chef conduira différemment pour adapter les son de l’orchestre à l’acoustique de la salle. Dans une chaine hi-fi très chère chaque maillon peut coûter une petite fortune, et peut représenter le nec plus ultra du genre, mais sans chef pour les guider les maillons entre eux ne se marieront pas parfaitement, ni eux avec leur contexte. Il faut leur redonner une unité, un chef. Cette cohésion s’obtient par le temps, et particulièrement le temps ultra fin, celui qui se compte en microsecondes. Euphoniser c’est gérer le temps à son niveau le plus infime.
Unité de temps
Dans le théâtre classique la règle des trois unités prévalait: unité de temps, unité de lieu, unité d’action. En matière musicale hi-fi, il en est de même et le grand ordonnateur, le guide, y est un chef d’orchestre qui s’appelle « Euphonisation ». Car en réalité c’est la gestion temporelle ultra fine du signal musical qui préside à tous les intervenants, appareils électroniques, cordons haut-parleurs et modulation, courant secteur / terre, ordinateur, câble USB, champs électromagnétiques locaux et propagation aérienne du son. Cette quête de l’unité temporelle fine générale de la chaine est d’autant plus indispensable que l’on utilise comme source audio un fichier numérique 16 bits 44,1 kHz (nul besoin de plus). Coup de chance, avec désormais la possibilité de télécharger ce phonogramme on peut se passer du CDaudio et de son extraction en mode NRT (voir lexique). On peut avec la dématérialisation se passer du lecteur CD de salon qui, du fait de son jitter intrinsèque (lié aussi à la norme du CD) et par la lecture à la volée, apporte un désordre temporel résiduel non maitrisable.
La politique des petits pas
Euphoniser ne consiste pas à installer un appareil en plus ou un quelconque accessoire magique, ésotérique et hop c’est fini. Euphoniser se fait par petits pas. Chaque petit pas donne un plus musical en effaçant une nuisance (PNI, voir lexique), en gommant un voile, en apportant chaque fois un plus à la musique ou à sa perception. Cela a un énorme avantage. Chacun peut avancer à son rythme et s’arrêter qand il veut, en conservant tout le bénéfice de la musicalité acquise. C’est cumulatif et avec cliquet, on ne revient pas en arrière même si on s’arrête en chemin. Quand il est satisfait le mélomane stoppe son travail d’euphonisation et profite de sa musique en toute plénitude, serein. Il redécouvre toute sa CDthèque. Le seul risque encouru est celui de se dire « et si j’allais plus loin? » On peut d’ailleurs reprendre l’euphonisation plus tard, après avoir fait une pose de plusieurs mois ou bien après avoir entendu un élément déclencheur. C’est ce je dis à mes amis quand je les invite à écouter de la musique chez moi. « Attention, c’est à vos risques et périls », vous risquez une fois rentré chez vous, de ne plus trouver votre propre chaine hi-fi aussi bonne qu’avant. Parfois il vaut mieux ne pas savoir, pour rester heureux avec ce que l’on possède. En hi-fi audio, le sage doit parfois être philosophe.
Petite pause musicale
L’euphonisation c’est simple et pas cher
Si on suit à la lettre mes indications, on y parvient sans la moindre compétence pointue en informatique ou en électronique. Par contre cela demande qu’on y consacre du temps et de l’attention. Cela demande aussi quelque petit talent pour le bricolage. C’est donc réservé aux seuls mélomanes pas trop maladroits, vraiment mordus de musique, qui auront la volonté de faire et de la constance dans le travail d’euphonisation à conduire. Le prix de revient des accessoires « euphoniseurs », à réaliser en DIY, est toujours très modique.
La règle des trois unités
Boileau au XVIIè siècle, parlant du théâtre classique, outre ses trois règles (unité de temps, unité de lieu, unité d’action), s’exprimait en des termes que l’on pourrait aisément transposer pour le discours musical quand il est restitué par une bonne chaine hi-fi, euphonisée, au XXIè siècle:
« Ce qu’on ne doit point voir, qu’un récit nous l’expose :
Les yeux en le voyant saisiront mieux la chose ;
Mais il est des objets que l’art judicieux
Doit offrir à l’oreille et reculer des yeux. »… et atteindre alors le but ultime, celui qui résume tout:
« Que dans tous vos discours la passion émue
Aille chercher le cœur, l’échauffe et le remue.»
Susciter l’émotion au plus profond de son être! Voilà qui colle très bien avec la notion de musicalité que j’évoque plus haut.
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