Lecteur CD et ripeur de CD, une même problématique audiophile
En matière audio récupérer les bits devrait toujours s’accompagner d’une excellente gestion du temps, au moins jusqu’à la sortie du convertisseur numérique / analogique. Passé ce stade le signal audio n’est plus haché et quantifié, il est devenu linéaire et proportionnel, on ne parle donc plus de bit ni d’échantillonnage, et pourtant le facteur temps continue de jouer au point qu’il faudrait poursuivre une sorte de « time-step-perfect » lors du transport du signal audio vers le préampli puis vers l’ampli et les enceintes et enfin lors de son cheminement aérien jusqu’à nos oreilles (voir la théorie du réseau ionostatique émise par P.Johannet)
Peut-être encore plus qu’un lecteur CD de salon, un bon ripeur audio doit être « time-step-perfect ». La chose est difficile à obtenir car à ce stade l’horloge n’intervient pas encore, et pourtant le temps importe. Aucun drive, lecteur CD, graveur CD-DVD du commerce n’est conçu dans cette seule optique, aucun logiciel d’extraction non plus, faute de disposer d’un élément de référence qui puisse servir d’étalon comparateur, à savoir le fichier source du studio qui a servi à faire le glassmaster.
Plus ça bouge, moins c’est bon pour le son
Le drive d’extraction doit en effet composer avec des contraintes locales électromagnétiques influencées par les micro-vibrations de la rotation du CD. Le CD en tournant, en plus des vibrations du moteur, génère aussi des courants et des champs, un peu comme une machine de Wimshurst.
On se retrouve tout-à-fait avec le même problème qu’un lecteur CD de salon, mais avec ici un problème en sus, celui du va-et-vient de la tête de lecture.
En effet les logiciels comme EAC (Exact Audio Copy mais d’autres aussi ) qui obligent la tête laser à lire et relire jusqu’à des dizaines de fois les blocs de bits pour les extraire soi-disant de la plus parfaite façon, génèrent par ces mouvements du bloc optique bien plus de nuisances qu’ils n’en récupèrent de bienfaits pour quelques bits mieux lus. Les micro-vibrations sont déjà un gros problème sur toute lecture laser, inutile d’en rajouter. Surtout qu’il n’est pas simple de maitriser ce comportement vibratoire supplémentaire de va et vient qui n’existe pas en lecture CD à la volée d’un lecteur CD de salon.
Luthier mon frère
Pour faire face à ce problème on doit entrer dans un domaine plus proche de la lutherie que de l’électronique. L’appareil doit en effet être « accordé » un peu comme un instrument de musique, de telle sorte que ces vibrations/perturbations CEM (champs électromagnétiques) se dissipent en chaleur sans trop altérer les valeurs temporelles fines du code numérique du CD. Trop dispersés, avec des cadences disparates, les bits ne pourraient pas être remis avec une succession temporelle parfaite même avec le meilleur convertisseur N/A doté de la meilleure horloge du monde. Avant même d’être recalés finement par l’horloge, il vaut mieux que les blocs de bits constituent déjà un flux régulier homogène. L’horloge fera ensuite mieux son travail de chef d’orchestre.
Quand un chef bat la mesure et donne un tempo, il arrive qu’un musicien se décale, et durant tout le concert le pauvre musicien n’arrive parfois pas à rattraper le rythme. Pour ripper un CD c’est pareil. Si certaines données sont trop décalées, elles le restent en dépit d’une horloge ultra précise. Il parait musicalement préférable de rater quelques bits qui seront extrapolés plus ou moins correctement mais quasi sans douleur pour l’oreille plutôt que de briser un bel ordre temporel et de gêner le travail de l’horloge.
Petite pause musicale
Pas cher mais réservé aux bricoleurs
Pour parvenir à obtenir un bon ripp il suffit de transformer un drive externe slim pas cher (voir le fichier 113-phi2slim.htm). C’est déjà un bon travail de bricolage. Ensuite il faut euphoniser l’appareil, son environnement proche, et cela devient hélas un ensemble à la fois encombrant et très moche.
Un espace dédié au rip
Un mélomane audiophile et bricoleur, P.D. (dont on peut lire les réalisations et les essais de bidouilles sur les autres blogs ou sur le Coin audiophile) a réalisé un complexe d’extraction audio numérique sur la base du Phi² audiophile slim, auquel il a ajouté une table d’harmonie de son invention.
Si le système semble surprenant, là où tout un chacun se contente de ripper ses CDs avec le graveur DVD de leur PC, c’est que le but recherché est de faire travailler le drive dans des conditions idéales, à la fois au plan vibratoire et au plan des champs électromagnétiques environnants. A ce stade les micro-vibrations et les champs électromagnétiques sont intimement liés, les uns générant et/ou modulant les autres… au détriment du bon ordre temporel qu’exige toute musique numérisée.
Oui, c’est laid et impossible à laisser tel quel dans un living-room.
Que le WAF se rassure, c’est le genre de truc qu’on fait dans un cagibi, dans un coin de bricolage, au grenier ou à la cave. Ce n’est pas gênant puisque ripper ne se fait qu’une seule fois par CD. La table de rippage ne s’utilise jamais pour la lecture des fichiers musicaux qui s’effectue bien entendu en mode dématérialisé vrai, en SARD++, dans le cadre d’un concert à domicile.
Mais vous n’avez pas fini de vous étonner. car il se passe aussi des choses sous la table!
Et ce n’est pas fini, on peut faire mieux (ou pire si l’on parle de look) , car le côté « usine à gaz » de cette table de rippage va encore davantage s’affirmer avec l’ultime version, la plus performante, à savoir le ripeur Phi² audiophile Stradivarius.