Avec certains appareils haute-fidélité, hélas, nous écoutons la musique sans la ressentir.

J-M Piel, Diapason novembre 1996

Le site du magazine Diapason : diapasonmag.fr

Petite pause musicale

Une énigme encore assombrie

Depuis une vingtaine d'années, la hi-fi décline. L'âge d'or de la hi-fi est passé. Les Golden sixties sont loin derrière. La qualité s'est muée en un brouet musical informel qui ne déclenche plus le moindre enthousiasme. Le mp3 y a aussi sa part de responsabilité. Puisque la hi-fi désormais c'est ça, c'est cette soupe qui a partout à peu près le même goût, il est normal qu'on s'en désintéresse au profit de l'image, du home cinéma 7.1, là au moins on retrouve des sensations.

En fait la hi-fi ce n'est pas ça... et ce qu'on entend maintenant, ce brouet, n'a rien de commun avec ce qu'on entendait dans les années 70. Et ce n'est pas une question de matériel audio qui ne serait plus aussi bon qu'avant. Les matériels hi-fi n'ont jamais été aussi bons techniquement et aussi peu chers. Pourquoi donc alors font-ils aussi peu de musique? Pourquoi ne dégagent-ils plus d'émotion?

Un complément d'explication et une réponse

Avec désormais l'omniprésence du numérique dans notre vie quotidienne, depuis le compact disque jusqu'à l'ADSL, la Wifi, la téléphonie mobile, les téléphones DECT, le CPL et bientôt les TV connectées la gestion fine du temps par les chaines hi-fi, même les plus sophistiquées, s'est fortement dégradée.

C'est une alteration qui n'est pas le seul fait des matériels audio (ceux qui sont correctement conçus, bien sûr), mais bien et surtout à cause du contexte dans lequel les appareils fonctionnent. Les champs électromagnétiques qui arrivent tous azimuths par les fils du courant secteur, par les fils téléphoniques et par voie herzienne perturbent le bon ordonnancement du digital. Ces champs qui se multipient et se superposent sont autant de grains de sable jetés dans la délicate horloge de tout ce qui est numérique. Et ça, dérègle tout. Et contre cela, même le constructeur le plus consciencieux ne peut rien. Son beau matériel est chaque fois plongé dans un maelstrom différent d'un endroit à l'autre.

A la question posée par le titre de ce billet " Les constructeurs hi-fi pourraient-ils garantir le respect de l'émotion dans ce qu'ils nous vendent? " La réponse est donc NON. Les meilleurs constructeurs peuvent seulement affirmer que si leur matériel est placé dans des conditions parfaites, idéales, oui, il sera musical, et dans les autres cas, non ou bien un peu, si on a de la chance. C'est donc à l'utilisateur mélomane d'agir chez lui, d'euphoniser et de faire que le matériel hi-fi qu'il a acheté fasse vraiment chanter la musique. Et lui seul peut faire régner l'harmonie musicale dans son domicile.

Petite pause musicale

      

Euphonisation miraculeuse

L'euphonisation c'est la méthode par laquelle tous les constituants d'une chaine Hi-Fi stéréo fonctionnent harmonieusement entre eux mais aussi s'épanouissent dans leur contexte local, dans l'acoustique de la pièce et dans l'environnement électromagnétique filaire et aérien.

Quand on cherche où se situe l'émotion dans un discours musical, qu'est-ce qui fait qu'un système la traduit mieux qu'un autre, on s'aperçoit alors que le secret réside pour beaucoup dans la capacité du premier à restituer en les respectant les plus infimes écarts temporels. C'est ce que 'j'appelle dans mon glossaire - cliquez - "la dynamique fine"...

Quand l'euphonisation est aboutie, les infimes décalages temporels causés par les facteurs électromagnétiques et acoustiques exogènes sont rectifiés, les horloges sont recalées, les grains de sable nettoyés, le temps redevient précis. Alors seulement la chaine Hi-Fi restitue ce qui constitue l'essence même de la musique, l'émotion.

Un menteur discret

En pratique, le moindre accroc temporel, le plus petit «jitter » (fluctuation dans le rythme de l'échantillonnage) provoqué par une cause quelconque, les diverses PNI (*), occasionne des altérations du son numérique. Mais le problème avec le numérique est que ces altérations sautent beaucoup moins aux oreilles que celles de l'analogique. Même très appauvri le son numérique peut conserver un équilibre, une précision et une propreté plausibles. II n'ajoute ni souffle, ni distorsion comme l'analogique. Il ment par omission, sans se faire remarquer. Il ne colore pas, il décolore. Et outre les timbres c'est aussi la vie et l'émotion qui disparaissent. En raison de cette spécificité insidieuse du son numérique, de cette fragilité, on ne saurait être trop prudent dans ses jugements. Si le son du compact disque paraît si souvent soit pasteurisé, terne, soit vert ou agressif, il serait sage d'envisager que cela puisse ne pas provenir du phonogramme numérique en soi mais du mauvais usage qui en est fait et dans un mauvais environnement. D'où l'intérêt d'une lecture dématérialisée vraie, en SARD++, et d'une excellente euphonisation de la chaine hi-fi et de son environnement.
La lecture dématérialisée vraie implique d'obtenir du CD ou du SACD un phonogramme ripé avec toute l'émotion, toute l'âme de la musique... C'est la tâche de la NRT - new ripping technology - une approche innovante de l'extraction audio numérique:
(*) PNI - Perturbations Non Identifiées, de diverses origines: mécaniques, électromagnétiques filaires et aériennes

L'Audiophile Apiguide (AA) Mai 2012

Dernière pause musicale, et que de l'émotion ! (enregistrement monophonique de 1952 de Kathleen Ferrier - Alto )